Agence QMI Jean-Luc Lavallée

27/06/2009 21h52

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Les Témoins de Jéhovah réunis à Québec en fin de semaine ne réagissent pas tous de la même façon au jugement de la Cour Suprême, qui confère aux médecins le droit ultime de forcer un mineur à recevoir une transfusion sanguine, contre son gré.

Certains ont très mal réagi, comme cette dame entendue sur les ondes de TVA. «Nos droits sont bousculés!» «C’est contre la loi de Dieu», a dit une autre participante au Congrès. D’autres y voient plutôt une demi-victoire puisque la Cour Suprême, qui a validé une loi manitobaine, a également stipulé que les tribunaux devront tenir compte de la maturité de l’enfant.

«C’est sûr qu’on n’aura jamais totalement la décision qu’on voudrait… Mais j’ai cru comprendre que ça peut devenir une victoire dans le sens où, maintenant, ils vont regarder l’état moral des adolescents face à une situation et peut-être leur permettre de prendre eux-mêmes leur décision. Les jeunes, s’ils voient qu’ils sont lucides et qu’ils comprennent très bien, ils vont accepter leur décision», a interprété une autre Témoin de Jéhovah rencontrée au Colisée Pepsi.

Autrement dit, chaque cas est un cas d’espèce. Si un adolescent est suffisamment mature, il pourrait être en droit de refuser un traitement. Mais la décision de la Cour, très étoffée, est beaucoup plus nuancée.

«Le fait de prendre soin des enfants et leur protection constituent un objectif législatif urgent et réel suffisamment important pour justifier la restriction d’un droit garanti par la Charte», a souligné la juge Rosalie Abella.

Les juges s’étaient penchés sur le cas d’une adolescente de 14 ans qui, en 2006, avait refusé une transfusion pour des motifs religieux, alors qu’elle était victime d’une hémorragie interne. La Cour suprême a soutenu que les personnes d’âge mineur devraient avoir la possibilité de prendre des décisions de nature médicale, bien qu’un tribunal doive avoir le pouvoir ultime d’intervenir lorsque la vie humaine est en danger.

L’organisation des Témoins de Jéhovah jonglait encore, hier, avec différentes interprétations du jugement.

« Moi, je suis allé voir le jugement sur internet, qui a 138 pages… c’est très complexe et je ne pourrais même pas dire si c’est favorable ou défavorable. C’est encore trop nouveau pour nous, on n’est pas 100% certains (…) et ça ne sera pas abordé en fin de semaine. On espère avoir une position officielle là-dessus dans les jours qui viennent», a répondu le porte-parole Doug Dunsire.