Voici le portrait de 10 gourous, 10 hommes qui ont créé des sectes et ont mené leurs adeptes à la mort.

{{Roch Thériault}}, le plus cruel des gourous
2 morts (au moins)
Thériault n’est pas celui qui, en terme de mortalité, a fait le plus de victimes. Mais c’est celui dont la cruauté reste la plus effroyable.

Roch Thériault, né en 1947, a fondé en 1977 une secte de 25 disciples issus de l’église des adventistes du 7e jour. Il se faisait appeler Moïse et prédisait la fin du monde pour 1979.

Sa commune, d’abord installée sur une montagne en Gaspésie, a acheté une terre à Burnt River, en Ontario. On y comptait 11 femmes, 7 hommes et 7 enfants.

Des enfants, c’était ce que voulait faire Roch Thériault qui racontait être en conversation directe avec Dieu dont il était le représentant sur Terre. Il a eu une trentaine d’enfants dont deux ont témoigné à TLMP, en 2010.

Pour savoir à tout moment quelles femmes de sa commune étaient disponibles pour s’accoupler,Thériault avait installé un système où les femmes indiquaient les moments de leurs menstruations avec une fleur rouge.

Roch Thériault était un homme violent qui n’avait aucun scrupule à s’improviser chirurgien. Un jour, il a tué un enfant de 3 ans en lui faisant une circoncision pour guérir une infection. Il a puni un disciple en le castrant et en forçant l’un des ses fils à assister à l’opération. Il a amputé une disciple à froid avec un couteau pour lui retirer une partie de l’intestin. Elle est morte après une longue journée d’agonies.

Thériault a été condamné à la prison à vie en 1993 pour le meurtre de cette disciple. Il a été incarcéré au Nouveau-Brunswick où il a continué à rencontrer ses « épouses » et ses enfants.

Il a été retrouvé mort, victime d’une agression nocturne, dans sa cellule de prison en 2011. Il avait 63 ans.

En 2011, un Terre-Neuvien de 60 ans a été accusé du meurtre de Thériault et condamné à 25 ans de prison.

{{Charles Manson}} et la Famille
7 morts

Charles Manson, né en 1934, a aujourd’hui 80 ans. En 1967, cet habitué des centres de redressement a rencontré une jeune étudiante californienne. Il s’est installé chez elle puis y a amené d’autres jeunes filles pour créer une communauté qu’il appelait la « Famille », qu’il s’installera ensuite dans le désert californien.

Manson prédisait une course à la guerre apocalyptique et promettait de sauver sa Famille de la conflagration prochaine en les cachant dans le désert jusqu’à ce qu’ils puissent émerger et construire leur Utopie sur les ruines. Il racontait à ses 25 adeptes qu’ils étaient le peuple élu et qu’ils allaient commencer la guerre civile en commettant des actes violents qui seraient imputés aux Afro-Américains.

En 1969, il a ordonné à quatre de ses disciples d’aller tuer des bourgeois dans leurs demeures de Los Angeles, un bain de sang qui a fait cinq victimes, dont Sharon Tate, une actrice de 26 ans, enceinte de huit mois et épouse du réalisateur Roman Polanski.

Le lendemain, les disciples de Manson ont assassiné un couple de riches commerçants de Los Angeles.

À cause d’un simple vol d’auto, les pistes ont mené à la dénonciation de Manson à la suite du témoignage de l’une des membres de la Famille. Manson a été condamné à mort pour avoir été l’instigateur de ces assassinats, même si, techniquement, il ne les a pas commis lui-même. Sa peine a été depuis transformée en prison à vie.

Le nom de Charles Manson a récemment refait surface dans l’actualité quand on a appris qu’une Américaine de 26 ans voulait l’épouser.

Adolfo de Jesus Constanzo, le parrain de Matamoros
7 morts (au moins)

{{Adolfo de Jesus Constanzo}}, né en 1962 et mort en 1989, était un vendeur de drogues, gourou et meurtrier en série mexicain surnommé le parrain de Matamoros.

Un adepte de la religion de l’Afrique de l’Ouest Palo Mayombe, en 1983, Constanzo a un jour décidé qu’il avait des pouvoirs psychiques. Il a commencé à lire les cartes de Tarot dans la ville de Mexico puis a persuadé deux jeunes hommes de devenir ses serviteurs, amants et disciples.

Au cours des années qui ont suivi, Constanzo est devenu le chef d’une secte regroupant des trafiquants de drogues, des musiciens et des policiers. La secte, basée à Matamoros, à la frontière des États-Unis et du Mexique, vendait de la drogue et organisait des cérémonies occultes. Fin 1987, les adeptes commencèrent à faire des sacrifices humains en assassinant des personnes, dont des trafiquants de cartels rivaux, lors de cérémonies occultes.

En 1988, Constanzo a torturé et démembré trois hommes et quatre l’année suivante. Il a finalement été arrêté en 1989 quand il a décidé de sacrifier Mark Kilroy, un étudiant américain en séjour à Mexico pendant la relâche du printemps. En tombant par hasard sur le ranch de Constanzo, les policiers y ont trouvé 15 cadavres, dont celui de Mark Kilroy.

Certaines versions expliquent que Cnstanzo serait ensuite mort, tué par balle par un disciple alors qu’il tentait de s’enfuir. D’autres croient que Constanzo a ordonné à l’un de ses disciples de faire feu sur lui et sur un autre disciple. Lorsque les policiers sont entrés dans l’appartement, ils ont trouvé les deux hommes morts.

L’une des chefs de la secte qui jouissait de la confiance de Constanzo fut arrêtée peu après et condamnée à 68 ans de prison pour son implication dans les meurtres.

{{Shoko Asahara}} et l’attentat au gaz dans le métro japonais
13 morts

Shoko Asahara, un Japonais né en 1955, a fondé en 1984 Aum Shinrikyo, ou « Vérité suprême d’Aum », une secte mélangeant les enseignements du yoga, de Nostradamus et de la Bible.

Asahara se croyait le Christ japonais qui pouvait faire disparaître le péché et sauver ses fidèles de l’Armageddon nucléaire qu’il prédisait.

Dans les années 1980, le culte, de plus en plus controversé, a été accusé de forcer ses membres à donner de l’argent, de garder ses membres prisonniers et d’avoir tué au moins l’un d’eux quand il avait tenté de quitter la secte.

Dans les années 1990, Asahara croyait que les États-Unis allaient attaquer le Japon et que commencerait la fin des temps. La tendance à la violence du culte s’est alors accrue et ses membres ont commencé à accumuler des armes et des appareils militaires. En 1993, ils fabriquaient du sarin et du VX, deux gaz mortels.

En 1995, alors que la secte déclarait compter quelque 40 000 membres dans le monde, son chef a appris que la police allait faire un raid dans leur communauté. Pour les en distraire, le gourou a demandé à des membres d’aller répandre du gaz sarin dans le métro de Tokyo. Résultat : 13 morts, 54 personnes sérieusement blessées et près de mille autres touchées.

En réplique, les autorités ont fouillé toutes les propriétés du culte dans tout le Japon et ont découvert des explosifs, des armes chimiques et biologiques (dont de l’anthrax et des cultures d’ebola), un hélicoptère militaire russe, assez de sarin pour tuer quatre millions de personnes, du LSD, des méthamphétamines, du sérum de vérité, des millions de dollars en argent et en or et des victimes gardées prisonniers dans des cellules par la secte.

Asahara a d’abord protesté que les preuves avaient été fabriquées. Après neuf ans de procès, il a été condamné à mort par pendaison en 2004. Ses demandes en appel ont été rejetées. Asahara s’est dissocié du culte, pour prévenir sa dissolution et qui s’appelle dorénavant Aleph et il attend toujours son exécution.

{{Marshall Applewhite}}, le gourou de Heaven’s Gate
39 morts

Marshall Applewhite, né en 1931, était professeur de chant dans une université de Houston, dans l’état du Texas, quand une crise cardiaque au début des années 1970 lui a fait vivre une expérience de mort imminente. Il a prétendu par la suite avoir eu des visions le montrant lui-même dans le Livre des révélations, puis en tant que parent de Jésus, et finalement en tant qu’extraterrestre caché sous forme humaine.

Selon les croyances de la secte qu’il a alors fondée, Heaven’s Gate (la porte du paradis), les extraterrestres ont créé la vie sur Terre.

Le groupe croyait que pour avoir le droit de passer au niveau supérieur d’existence, ses membres devaient tout abandonner : possessions, argent, travail, individualité, sexualité, amis, familles et même la vie. Plusieurs d’entre eux, dont Applewhite, étaient castrés.

Le mouvement est devenu célèbre en 1997 quand le gourou a convaincu 38 de ses adeptes (21 femmes et 17 hommes) de se suicider avec lui. Ses arguments : ils étaient tous des extraterrestres qui n’attendaient que le vaisseau spatial qui les mènerait vers une autre planète. Selon Applewhite, le vaisseau était caché derrière la comète Hale-Bopp qui passait alors près de la Terre. En se tuant à ce moment-là, ils ne mourraient pas, mais seraient transportés jusqu’au vaisseau spatial.

Avec ses 38 adeptes, Applewhite s’est suicidé dans une villa de San Diego en avalant des barbituriques. Tous les morts portaient une paire de Nike et un sac sur la tête.

{{Luc Jouret et Jo di Mambro}}, les gourous du Temple solaire
74 morts

Jouret, né en 1947, était un médecin homéopathe belge. Jo Di Mambro, né en 1924, un ancien musicien et bijoutier, féru d’ésotérisme et médium. Ils se sont rencontrés en 1982 et deux ans plus tard fondaient l’Ordre international chevaleresque de Tradition solaire, qui deviendra l’Ordre du Temple solaire (OTS), censé être la suite moderne des Templiers.

Leurs croyances combinaient des concepts du christianisme, de l’ordre des Rose-Croix, de l’occultisme et de la philosophie du New Âge. Ils étaient obsédés par la mort, qu’ils croyaient être une illusion que l’on devait dépasser pour atteindre un nouveau monde sur une autre planète. Di Mambro était le cerveau et trésorier de l’organisation et Luc Jouret, le recruteur.

Les tueries du culte ont commencé en octobre 1994, à Morin-Heights, au Québec, avec le meurtre d’un enfant que Di Mambro croyait être l’incarnation de l’Antéchrist. L’enfant a été poignardé plusieurs fois avec un pieu de bois. Quelques jours plus tard, en Suisse, Di Mambro a préparé une dernière cène pour 15 membres du cercle interne, qui sont morts empoisonnés. Trente autres sont morts par balle ou étranglements et huit autres d’autres façons. Plusieurs portaient des robes de rituel noires et des sacs en plastique par-dessus la tête. Leurs corps étaient placés en forme d’étoile, les pieds au centre. On avait mis le feu à l’endroit où ils se trouvaient.

Dans le Vercors, en France, 15 autres adeptes se sont tués de façon similaire entre le 15 et le 16 décembre 1995, et cinq autres au Québec, en mars 1997. Le nombre total de morts attribué à ces tueries de masse est de 74, en incluant les enfants.

Jo Di Mambro et Luc Jouret sont morts en octobre 1994, en même temps que 48 autres membres de l’OTS, tués par des balles et brûlés, sans qu’on puisse connaître la part d’assassinat et de suicide collectif.

{{Joseph Kibweteere et Credonia Mwerinde}}, du mouvement pour la Restauration des dix commandements de Dieu
778 morts

Le groupe était un culte fondé en 1980 en Ouganda entre autres par Joseph Kibweteere et Credonia Mwerinde, laquelle déclarait avoir des visions d’inspiration divine, comme son père avait déclaré en avoir. Le groupe, dissocié de l’église catholique, avait attiré plusieurs prêtres et religieuses défroqués, à qui on avait donné des postes d’autorité.

Les adeptes de l’apocalyptique mouvement pour la Restauration des dix commandements de Dieu croyaient que l’apocalypse arriverait en 2000. Ils suivaient strictement les 10 commandements et prêchaient la parole de Jésus.

Les membres avaient tellement peur de la damnation s’ils brisaient, même par erreur, le neuvième commandement, qui exige ne pas porter de faux témoignage, qu’ils parlaient peu et ne communiquaient parfois entre eux que par signes. Le sexe était interdit, le savon aussi et la viande ne pouvait être mangée que les vendredis et les lundis.

Après de longues préparations, le 1er janvier 2000 s’est passé sans incident. Les adeptes ont commencé à perdre la foi et les chefs du culte ont choisi une autre date de fin du monde : le 17 mars 2000. Le jour dit, plus de 500 fidèles se sont rassemblés à l’église de la communauté près de la ville de Kanungu, en Ouganda. Puis l’église a explosé et brûlé.

On a d’abord cru à un suicide collectif, mais une recherche sur la prospère ferme que possédait le mouvement a permis de découvrir des centaines de corps qui avaient été empoisonnés et poignardés des jours avant l’explosion de l’église.

De suicide collectif, l’événement se transforma en tuerie (près de 800 victimes au total) amenée, croit-on, par l’échec de la prophétie apocalyptique qui aurait incité les chefs du mouvement à éliminer tous ses membres.

On a d’abord cru que les cinq principaux chefs étaient morts dans le brasier, mais la police croit maintenant que Joseph Kibweteere et Credonia Mwerinde sont peut-être vivants et a lancé des mandats d’arrêt internationaux contre eux.

* Sur la photo, prise en 1995, quatre des chefs du mouvement pour la Restauration des dix commandements de Dieu, en Uganda. De gauche à droite : Ursal Kamuhangi, Cledonia Mwerinde, Joseph Kibweteere et Dominic Kataribabo.

{{David Koresh}} et les davidiens

82 morts

David Koresh, né en 1959, avait d’abord fait quelques tentatives pour s’impliquer dans d’autres églises avant de s’intégrer, en 1981, à un groupe de davidiens établi dans un ranch isolé à Waco, dans l’état du Texas, une secte qui croit au prochain retour de Jésus et à la fin du monde.

En 1984, David Koresh s’est découvert un don de prophétie qui lui a permis de devenir le chef du groupe. Selon lui, il était de son devoir de baiser toutes les femmes et les filles de la communauté et de faire le plus d’enfants possible.

Selon une ex-membre de la communauté, Koresh aurait eu au moins 15 enfants avec différentes femmes et jeunes filles du ranch, dont certaines n’avaient pas plus de 12 ans. Un test d’ADN a par la suite confirmé ces paternités.

Les enfants de la communauté des davidiens dont le père biologique n’était pas Koresh étaient considérés comme des bâtards. Dès 6 ans, les petits davidiens connaissaient un nombre considérable d’armes à feu et étaient astreints à un entraînement paramilitaire intensif. Ils ne connaissaient rien de ce que connaissait un enfant scolarisé de cet âge.

En 1993, les autorités ont débarqué au ranch pour perquisitionner à la suite de plaintes pour viol. S’en est suivi un siège qui a duré 51 jours et qui s’est terminé par un incendie qui a causé 82 morts, dont celles de David Koresh et de 21 enfants.

Le feu aurait apparemment commencé à l’intérieur plusieurs heures après que les agents fédéraux aient commencé à disperser du gaz lacrymogène dans le quartier général du culte mené par David Koresh.

Il y a controverse sur la cause du décès du gourou. Selon certaines sources, David Koresh aurait eu la tête traversée par une ou deux balles. Difficile cependant de se suicider en tirant deux balles dans la tête.

{{Jim Jones,}} le gourou du Temple du peuple

918 morts

Jim Jones est à l’origine de la dérive religieuse la plus mortelle et la plus connue de l’Histoire dont le traumatisme a été vécu à l’échelle mondiale.

Né en 1931, Jim Jones, un pasteur depuis 1964 dans une congrégation protestante non raciste, s’était d’abord lancé dans une lutte pour l’égalité raciale et la justice sociale. Il adoptait des enfants de différentes races qu’il appelait sa famille arc-en-ciel.

Jones a eu plus de succès dans l’opinion populaire que la plupart des chefs de culte. Il a pu rencontrer des politiciens haut placés à l’époque, dont la femme du président Carter.

En 1977, alors que la communauté, installée à San Francisco, en Californie, venait de subir un contrôle fiscal, Jones et les 900 membres du Temple du peuple ont déménagé en Guyane pour y créer Jonestown, une communauté agricole utopique au milieu de la jungle.

En 1978, des proches des membres ont dénoncé à la presse les mauvais traitements que subissaient ces derniers. Un parlementaire américain a été envoyé en Guyane pour enquêter et a été abattu par des adeptes du Temple du peuple alors qu’il s’en allait prendre l’avion du retour.

Le soir même, Jones a réuni les membres de sa communauté et leur a expliqué que l’armée américaine allait débarquer, tuer les enfants et transformer les survivants en « fascistes ».

Il a fait préparer des bassines de soda au cyanure pour exécuter un grand « suicide révolutionnaire » qui coûtera la vie à 909 personnes. Jones est retrouvé parmi les victimes, mort d’une balle dans la tête.

source : sympatico.actualités