Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a annoncé dimanche l’amnistie de rebelles zaïdites, une branche du chiisme, ainsi que des compensations pour la famille issue de cette communauté, aujourd’hui en exil, qui régnait sur le pays jusqu’à la révolution de 1962.

"Nous annonçons probablement une surprise pour tout le monde en déclarant que la Révolution (le mouvement de 1962) pardonne et donnera des compensations à la famille Hamideddine pour (la perte de) ses propriétés", a déclaré le président. S’exprimant dans un forum dans le sud du Yémen à la veille de l’anniversaire du coup d’Etat de 1962, M. Saleh a indiqué que la famille Hamideddine "sera compensée de manière juste, selon des documents légaux".
Mohammad Al-Badr Ahmad Yehya Hamideddine était le dernier imam de la minorité de la secte des zaïdites qui a gouverné le Yémen jusqu’au coup d’Etat de 1962 qui a instauré un régime républicain.
   Il est décédé en exil trois ans plus tard, le reste de la famille étant dispersée en Jordanie, en Arabie saoudite et en Grande-Bretagne.

 "Nous n’avons de ressentiment envers personne. Et s’ils avaient été bons, il n’y aurait pas eu de révolution contre eux", a ajouté le président. M. Saleh a également annoncé une amnistie pour les présumés rebelles zaïdites accusés d’avoir orchestré des attaques armées contre les forces
gouvernementales.

"Nous déclarons l’amnistie en dépit du sang versé de 700 jeunes hommes qui ont été tués à cause de Houti", a-t-il dit, sans préciser le nombre de personnes qui bénéficieraient de cette mesure.
Sanaa avait affirmé en avril avoir vaincu la rébellion zaïdite des "Jeunes croyants", dirigée par Badreddine Al-Houti depuis la mort de son fils, Hussein Al-Houti, chef du mouvement tué par les forces gouvernementales en septembre 2004. Des centaines de zaïdites avaient alors été arrêtés.
Selon un groupe de défense de prisonniers, cette amnistie pourrait être appliquée à 600 d’entre eux, mais pas à 36 autres, actuellement en procès devant la cour de sûreté de l’Etat où ils sont accusés d’avoir planifié un attentat contre le président Saleh et de hauts officiers de l’armée.

Les zaïdites, qui ne reconnaissent pas la légitimité du régime du président Saleh, ne sont plus présents désormais que dans le nord du Yémen, où ils sont majoritaires.
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 SANAA, 25 sept (AFP)