GENEVE, 19 fév 2007 (AFP) – Le Français Claude Vorilhon, alias Raël, ne pourra s’établir en Suisse, à la suite d’une décision du canton du Valais (sud-ouest) qui a dit redouter lundi des troubles à l’ordre public du fait de la présence du gourou de la secte des raéliens.
  
Dans un communiqué, le service de l’état civil et des étrangers du canton a indiqué avoir rejeté une demande d’autorisation de séjour déposée en octobre dernier par Raël, qui souhaitait s’établir comme "représentant commercial" pour le compte d’une "cave viticole".
  
Notant que Raël "prône la liberté sexuelle absolue (…) de nature à provoquer des dérives sexuelles à l’égard d’enfants mineurs", le canton a jugé de sa responsabilité de "prendre toute mesure de nature à ne pas favoriser la propagation de messages contraires à l’ordre public suisse et à la protection
de la morale au sens de la Convention européenne des droits de l’Homme".
  
Le canton a également rappelé que la secte prône le clonage, une pratique interdite en Suisse.
  
Cette décision peut faire l’objet d’un appel auprès du gouvernement cantonal dans un délai de 30 jours, selon le communiqué.
  
Dénonçant des "rumeurs non fondées", le mouvement raélien s’est dit prêt dans un communiqué à "aller s’il le faut jusqu’à la Cour européenne pour faire respecter les accords de Schengen et faire condamner la Suisse".
  
Une décision d’un canton suisse en matière de libre circulation des personnes s’applique automatiquement à l’ensemble des 26 cantons du pays, empêchant le "tourisme cantonal", a précisé à l’AFP la responsable du service des étrangers, Françoise Gianadda.
  
Il est censé quitter la Suisse à l’expiration d’un séjour touristique de trois mois, a-t-elle rappelé.
  
Le mouvement raélien dispose d’un siège mondial à Genève, a déclaré de son côté son attachée de presse, Nora Kerrache. La décision des autorités du Valais n’affecte pas l’existence de ce siège, a-t-elle estimé, sans pouvoir préciser où Raël, résident canadien, comptait désormais s’installer.
  
La semaine dernière, la presse canadienne a rapporté que la propriété qui servait de quartier général au mouvement des raéliens au Québec était en vente  et que ceux-ci comptaient s’installer aux Etats-Unis.