Jean-Michel Roulet, le nouveau président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), a indiqué jeudi qu’il voulait aider les victimes de sectes
à dénoncer ce qu’elles ont subi.

"Nous avons beaucoup de victimes, encore faut-il qu’elles veuillent bien dénoncer les actes subis", a-t-il expliqué à des journalistes à la veille de sa prise de fonction, le 1er octobre, à la tête de la Miviludes où il a été nommé fin août par décret du Premier ministre.
 "Nous ne sommes pas très forts pour accueillir les victimes de viols mentaux, il y a une formation à faire chez les policiers, les magistrats pour que ces victimes puissent témoigner", a-t-il poursuivi, notant que "c’est très difficile de renier quelque chose en quoi on a cru".

M. Roulet, préfet hors cadre qui a effectué l’essentiel de sa carrière au ministère de l’Intérieur, avait participé en 1996 à la création de l’Observatoire interministériel des sectes, qui a précédé la création de la Mils (Mission interministérielle de lutte contre les sectes) remplacée fin 2002 par la Miviludes.

Il entend privilégier la constitution d’une jurisprudence, avec des éléments concrets, et aimerait "avancer ne serait-ce que de cinq jugements" durant sa présidence.
Selon lui, la liste parlementaire des sectes de 1995 est "complètement caduque" mais "a permis de cerner le phénomène même si c’était de manière parfois erronée et partiellement incomplète".

 "La lutte antisectes n’est pas politicienne", a-t-il insisté, "les dérives sectaires sont un enjeu trop grave pour être purement politicien". Il cite le vote à la quasi unanimité de la loi About-Picard du 12 juin 2001, qui permet aux victimes de poursuivre plus facilement les sectes et leurs gourous grâce à
l’extension du délit "d’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse".

 "La vigilance est indispensable", a-t-il ajouté, "s’il y a des sectes c’est qu’il y a une demande: notre société fragilise l’individu donc il y a une forte demande de salut et les activités sectaires se diversifient, dans la formation professionnelle, les thérapies ou les nouvelles formes de pensées et
de soins".
  
   lch/bp/sh  PARIS, 29 sept 2005 (AFP)