Rio, 30 septembre 2005 (Apic) Le vice-président du Brésil, José Alencar, a adhéré jeudi au Parti Municipalisé Rénovateur (PMR), crée fin août par la puissante "Eglise Universelle du Royaume de Dieu" (EURD, évangélique), a indiqué la chaîne de TV Globonews. L’EURD est dirigée par Edir Macedo, qui a amassé en quelques années des millions de dollars.

Alencar est également ministre de la Défense du gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva. La presse brésilienne estime jeudi qu’Alencar pourrait présenter sa candidature à la présidence du pays pour le PMR en 2006.

Au Brésil comme en Amérique latine, les sectes poussent chaque jour ou presque. Elles sont du reste un bon moyen pour se faire de l’argent. Et même beaucoup. Avoir une secte au Brésil, c’est le "rêve" pour un investisseur: ouvrir un commerce sans payer d’impôts. Les avantages et les facilités surprenantes accordées par le gouvernement aux groupes pseudo religieux favorisent non seulement la multiplication des sectes, mais encore l’abus de la foi à des fins lucratives.

Au Brésil, il ne faut en effet pas plus de trois jours, quelque 30 rials et un seul "socio" pour ouvrir une espèce de micro-secte évangélique et faire des proclamations "au nom du Seigneur". Une fois enregistré, explique l’agence, "le groupe pseudo religieux bénéficie de toute une série de patentes et de privilèges", comme l’exonération d’impôts – y compris sur les revenus -, des facilités pour commercialiser, sans payer de taxes, du matériel religieux comme des bibles, des T-shirts, des vidéos, etc., et, bien entendu, l’autorisation de percevoir la "dîme" chez les adeptes sans avoir à rendre le moindre compte. En tant qu’associations sans but lucratif – sur papier -, les "micro-Eglises" peuvent même bénéficier d’argent public, à l’instar des organismes d’assistance !

Selon les observateurs, c’est le chemin facile qu’a emprunté durant une vingtaine d’années Edir Macedo avec sa secte, l’"Eglise Universelle du Règne de Dieu", à laquelle vient d’adhérer le vice-président brésilien et que suivent aujourd’hui à un rythme frénétique des milliers de nouveaux "pasteurs". Rien qu’à Sao Paulo, il existe 180 micro-sectes, dont la plupart se situent dans la mouvance pentecôtiste et ne possèdent qu’un seul temple, le plus souvent dans un quartier de la périphérie.

Les sectes à la pelle

A Rio, selon une étude du sociologue Jorge Luiz Dominguez, on enregistrait la naissance de 3,5 nouvelles sectes chaque semaine dans les années 80, et 5,4 au début des années 90.

Les schismes étant quotidiens parmi les "pasteurs" et les "évêques" de ces groupes, le nombre des temples ne cesse d’augmenter. Leurs origines sont très variées et leur existence parfois éphémère.

Avec sa secte, Macedo a amassé des millions de dollars, acheté des chaînes de radio et de TV, des journaux. Ses millions ne représentent cependant qu’une goutte d’eau par rapport aux bénéfices liés aux investissements très lucratifs de la secte Moon dans ce pays, qui continue d’acheter à tour de bras terres, médias ou autres hôtels. (apic/ag/arch/pr)

30.09.2005 – Apic