ATHENES, 29 août 2005 (AFP) – Amnesty International a dénoncé lundi la lourdeur "sans précédent" d’une peine de prison, trois ans et demi sans sursis, prononcé par un tribunal militaire grec contre un objecteur de conscience, témoin de Jéhovah. "Amnesty international a adopté comme prisonnier d’opinion un objecteur de conscience grec qui a été condamné à une peine de prison sans précédent, et l’organisation demande sa libération immédiate", indique l’ONG de défense des droits de l’homme dans un communiqué de sa section locale.

Selon l’ONG, le tribunal militaire de Xanthi (nord-est) a condamné la semaine dernière Boris Sotiriadis, un Géorgien d’origine grecque et naturalisé grec. Il avait déjà effectué son service militaire dans l’ex-Union soviétique et est ensuite devenu témoin de Jéhovah, a précisé le texte.
La cour ne lui a pas reconnu le droit à l’objection, car il avait déjà fait un service militaire dans un pays étranger.
"La Grèce continue de traiter les objecteurs de conscience comme des criminels, les mettant en prison car ils exercent leur droit à l’objection de conscience", affirme dans le communiqué une porte-parole de l’ONG Olga Dimitriou. Amnesty international "appelle le gouvernement grec à mettre un terme aux poursuites aux objecteurs de conscience". L’organisation rappelle qu’en mars 2005 le comité des droits de l’homme de l’ONU "a invité la Grèce à améliorer la
situation des objecteurs de conscience".
Amnesty dénonce régulièrement le statut de l’objection de conscience en Grèce, et notamment la durée "punitive" du service civil, le double du service militaire. Elle a consacré deux rapports à la question, et lancé une campagne internationale sous le titre "Grèce: cessez-le feu pour les objecteurs". dk/hb/jlc

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