PEKIN, 5 nov 2005 (AFP) – Un avocat des droits de l’homme, qui avait récemment demandé au pouvoir communiste à Pékin de cesser de persécuter la secte interdite Falungong, a annoncé samedi avoir reçu l’ordre de fermer son cabinet pendant un an.

"On m’a fait savoir par l’intermédiaire des services de la justice hier (vendredi) que nous devions cesser d’opérer pour (une durée d’) un an", a déclaré à l’AFP Gao Zhisheng, un avocat âgé de 41 ans, qui a dit craindre pour sa "liberté personnelle" s’il n’obtempérait pas.

Me Gao avait écrit une lettre ouverte au président Hu Jintao et au Premier ministre Wen Jiabao le mois dernier pour les appeler à cesser les persécutions, parfois brutales, à l’égard du Falungong. Les autorités l’avaient rencontré à plusieurs reprises pour lui conseiller de retirer sa demande. "Ils ont exigé que je me rétracte (…) Je n’ai pas obtempéré. J’ai donc reçu une notification de cesser mes opérations", a ajouté l’avocat.Me Gao, responsable du cabinet Zhisheng, basé à Pékin, avait récemment déclaré avoir enquêté sur des cas de tortures de membres du Falungong.

La Chine a interdit le Falungong en 1999, l’accusant d’être un "culte satanique". Le mouvement d’inspiration bouddhiste, devenu extrêmement populaire et revendiquant des millions d’adeptes, est considéré par Pékin comme la plus importante menace à la stabilité du pays depuis le mouvement
démocratique écrasé dans le sang le 4 juin 1989 sur la place Tiananmen de Pékin.

Le Falungong et des mouvements des droits de l’homme ont à de multiples reprises évoqué des tortures de leurs membres dans les prisons chinoises.

Me Gao est également impliqué dans la défense d’un autre avocat luttant aux côtés de villageois contre des expropriations foncières, ainsi que pour la libération du pasteur Cai Zhuohua et du cyber-dissident Zheng Yichun.

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