Après l’EURD et le FPVM, d’autres « sectes » risquent de connaître un « noël interdit » à cause d’une mesure qui plane sur leurs autels.

Après l’Eglise Universelle du Royaume de Dieu (EURD) et le « Fiangonana Protestanta Vaovao eto Madagasikara » (FPVM), la menace de fermeture plane sur d’autres « églises ». Qualifiées à tort ou à raison de sectes, quand bien même ce vocable ne serait pas consacré par l’ordonnance n°62-117 du 1er octobre 1962 relative au régime des cultes qui les qualifie plutôt d’« associations cultuelles ». Et ce, pour les différencier des églises dites structurées.

Le fait qu’ils ne disposent pas d’édifices cultuels propres (au sens de posséder) constituerait le motif pour ne pas dire le prétexte de la fermeture éventuelle de ces « églises » pas comme les autres. Pour de nombreux observateurs, leur pêché capital serait en fait, de débaucher les fidèles des églises déjà existantes.

Reconnaissance

6 associations cultuelles seraient dans la ligne de mire de cette mesure de fermeture qui s’apparente à une ex-communion puisque leur personnalité morale a été déjà reconnue par les pouvoirs publics. Une existence juridique consacrée du reste par la publication des arrêtés de reconnaissance dans le J.O qui est tout ce qu’il y a de plus officiel, comme son nom l’indique. Dans la liste noire, figurerait le « Fiainana Ao amin’ny Kristy » ou plus communément le FAK qui a déjà eu maille à partir avec les autorités dans le passé et qui risque dans un proche avenir, de se voir interdire la tenue de ses cultes à l’Espace évangélique à Antanimena qui n’est pas sa propriété. Idem pour le MRE qui loue le Roxy au consortium cinématographique pour ses réunions cultuelles. Faut-il rappeler que si le MRE avait déjà existé sous le nom de Messager Evangélique du Réveil, sa reconnaissance sous l’appellation de Mouvement Evangélique du Réveil est assez récente?

Amendement

Le Foyer Evangélique International qui est locataire de l’édifice sis sur la rive droite à Behoririka, pourrait être également touché par la mesure. Qui plus est, il y aurait des problèmes avec le propriétaire de cet édifice qui a pignon sur rue. Le Centre de Parole Vivante pourrait aussi être réduit au silence. Même topo en ce qui concerne l’Eglise Rhema de Madagascar, mais aussi pour Apokalypsy du pasteur Mailhol qui risque de voir la fin de ses prêches au gymnase Ankorondrano si cette menace de fermeture venait à se concrétiser. En tout cas, la possession d’édifices cultuels propres ne fait nullement partie des formalités requises pour constituer une association cultuelle, selon l’ordonnance relative au régime des cultes sus citée, qui reste et demeure en vigueur, à moins d’un amendement qui introduirait cette nouvelle condition.

Une condition de possession d’édifice qui irait alors à contre-courant du texte de 1962 qui stipule en son article 3 que « les réunions cultuelles peuvent être tenues librement à l’intérieur de locaux privés, à condition toutefois qu’elles ne troublent en aucune façon l’ordre public, et que les pratiques religieuses qui y sont exercées ne portent atteinte, ni à la morale ni aux bonnes moeurs ». La mesure irait aussi à l’encontre du mouvement évangélique mondial qui est à la religion, ce que la mondialisation est à l’économie. Et dont le berceau se trouve aux Etats-Unis, tout autant que l’Amérique latine avait enfanté dans les années 70, de la théologie de la libération qui s’est convertie aujourd’hui à la libération de la théologie. Quitte à ce que le rituel liturgique classique, genre assis, debout, assis, soit bouleversé par les associations cultuelles dont bon nombre risquent de connaître un " Noël interdit "

di Madagasikara (Antananarivo)
8 Décembre 2005
Publié sur le web le 8 Décembre 2005
R.o