PARIS, 22 nov 2007 (AFP) – Le tribunal de grande instance de Paris a jugé
irrecevable la plainte déposée par l’Opus Dei contre l’auteure et l’éditeur du
roman Camino 999, dans lequel l’organisation est décrite comme complice de
malversations financières et organisatrice d’assassinats, a-t-on appris jeudi
auprès du TGI.
Publié en mars 2007 aux éditions « Après la lune », Camino 999 met en scène un chef de groupe de la brigade criminelle de Lyon qui enquête sur des meurtres orchestrés par l’Opus Dei.
Fin mai, l’Opus Dei avait assigné en justice l’éditeur, Jean-Jacques Reboux,
ainsi que la romancière Catherine Fradier, estimant que l’ouvrage devait « être
considéré comme entièrement diffamatoire ». L’organisation catholique
conservatrice réclamait notamment 30.000 euros de dommages et intérêts.
Dans une ordonnance rendue mercredi, le magistrat de la mise en état a
déclaré nulle l’assignation déposée par l’Opus Dei, considérant que les passages poursuivis n’étaient pas assez « précis », tant sur l’imputation de « détournements de fonds publics » que sur celle « d’organisation d’assassinats ».
Selon le TGI, une tel « manque à l’exigence de précision » met « les défendeurs
dans l’impossibilité d’organiser leur défense, en les privant notamment de la
possibilité de contester, le cas échéant, le caractère diffamatoire de chacun
des faits susceptibles d’être visés ».
Lors du dépôt de l’assignation, le porte-parole de l’Opus Dei, Arnaud Gency,
avait relevé que le titre-même du roman était « une allusion transparente au
livre le plus célèbre du fondateur de l’Opus Dei, intitulé Camino et formé de
999 maximes spirituelles ». Il avait déploré que l’Opus Dei y soit « présentée
comme une organisation criminelle réelle ».
dom/def/bg221740 NOV 07