L’Utah et la Colombie-Britannique se sont récemment découvert un problème commun: la polygamie. Leurs ministres de la Justice respectifs se rencontrent la semaine prochaine pour discuter d’un trafic d’adolescentes entre des sectes mormones des deux régions.
L’affaire souligne l’intérêt croissant que suscite le mariage d’un homme avec plusieurs femmes. L’automne dernier, quand le débat sur les tribunaux islamiques faisait rage, le spectre de la légalisation de la polygamie a été plusieurs fois agité. Même chose pour le mariage gai: en janvier dernier, le chef du Parti conservateur, Stephen Harper, a prédit que le prochain objectif du Parti libéral serait d’autoriser la polygamie. Depuis quelques années, l’Utah a poursuivi cinq membres de sectes mormones pour polygamie, entre autres accusations de viol et de détournement de mineures. Des groupes de femmes de la Colombie-Britannique font pression sur leur ministre de la Justice, Wally Oppal, pour que la polygamie soit ciblée par la Gendarmerie royale. La GRC enquête présentement sur des allégations de crimes sexuels dans la secte mormone de Bountiful, créée dans une vallée isolée du sud de la province à la fin des années 40 par des dissidents mormons.
Selon le ministre de la Justice de l’Utah, des membres de cette secte fuient la récente sévérité américaine vis-à-vis de la polygamie et se rendent au Canada. Un trafic de jeunes épouses irait notamment de l’Utah vers le Canada. La polygamie est tellement répandue dans cet État américain, où la secte compte entre 30 000 et 50 000 membres, que le ministère de la Santé a récemment publié un guide à l’intention des travailleurs sociaux. Bountiful compte quant à elle 1000 membres.