ECRITE par l’Américain Anton Szandor LaVey en 1969, trois ans après la création officielle de l’Eglise de Satan à New York, la « Bible satanique » est l’ouvrage fondateur du satanisme contemporain. Parodiant la Bible, elle prend à rebours tous les préceptes du christianisme et élève Satan au rang de Dieu. Anton Szandor LaVey propose ainsi neuf « commandements »: la complaisance, non l’abstinence ; l’existence matérielle, non un rêve spirituel ; l’hypocrisie, et non la sagesse sans détour ; la vengeance : il ne faut pas tendre l’autre joue…
S’appuyant sur les rituels qu’il édictera en 1972 dans l’ouvrage « The Satanic Rituals », non traduit en français à ce jour, l’auteur met en place une hiérarchie du type clergé avec un Grand Prêtre, des prêtres et des grottos (cellules régionales). Passionné de magie, amateur de femmes, ex-dompteur et organiste d’église, proche un temps de Ron Hubbard, le fondateur de la Scientologie, Anton Szandor LaVey entendait se positionner comme une force de provocation face au fort puritanisme de la société américaine. Il avait à cet effet pris pour lieu de résidence la Black House (la maison noire) à San Francisco, entièrement peinte en noir en opposition parfaite avec la White House, la Maison-Blanche, siège du pouvoir américain. Reste que la traduction en français de « The Satanic Bible», qui s’est déjà vendu à plus de 600 000 exemplaires dans le monde, révèle incontestablement un renouveau du satanisme même si cette mouvance revêt aujourd’hui des visages très différents. Sans LaVey, la majorité des groupes sataniques n’existeraient pas aujourd’hui.