En 2019, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes)  a été saisie à 2 800 reprises ; 41% des signalements concernaient la santé et le bien-être. Une tendance à la hausse depuis plusieurs années, qui ne s’est pas démentie en 2020 : plus de 3 000 signalements ont été effectués (dont près de 700 considérés comme sérieux), dans un contexte de crise sanitaire favorable à l’augmentation « des pratiques susceptibles d’engendrer des dérives sectaires ».

Si les effets de la pandémie n’ont pas encore été totalement mesurés, « l’essentiel des inquiétudes exprimées dans les signalements porte sur des propositions en matière de santé : conseils pour se prémunir de l’infection et pseudos-remèdes souvent en lien avec des théories complotistes », très présents sur Internet et les réseaux sociaux. Comment reconnaître ces dérives ? Et comment s’en prémunir ?

Pseudo-thérapeutes, vrais gourousSur son site, la Miviludes précise que « toute dérive thérapeutique n’est pas forcément sectaire ». Elle le devient dès lors qu’elle essaie de « faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée ».Schématiquement, les nouveaux « pseudo-thérapeutes » s’appuient sur trois grands principes : « l’approche médicale ne prend pas en compte l’humain dans son ensemble ; la santé publique est sous l’influence de l’industrie pharmaceutique ; toutes les solutions sont à trouver dans la nature ou en soi ».

Peu à peu, le mécanisme d’emprise mentale se met en place au point d’isoler le patient, qui s’éloigne de ses proches, de son environnement et de la médecine conventionnelle, occasionnant risque pour sa santé et perte de chance. Le « thérapeute » l’amène « progressivement dans un processus d’adhésion inconditionnelle à sa méthode, en lui proposant la vente d’ouvrages, la participation à des stages payants ou à des retraites coûteuses, le plus souvent à l’étranger ». Ayant perdu ses capacités de discernement, le malade finit par prendre des décisions qu’il n’aurait « pas prises normalement ».

« Mise en danger de la vie d’autrui »Parmi les méthodes à risque sectaire identifiées ces dernières années et particulièrement surveillées figurent par exemple les stages de jeûne extrême et le crudivorisme. Une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui » a ainsi été ouverte dans le courant de l’été par le parquet de Paris à l’encontre de Thierry Casasnovas, principal promoteur du crudivorisme via sa chaîne YouTube. Il a déjà été signalé à 600 reprises à la Miviludes.

source :https://www.larepubliquedespyrenees.fr/2021/03/26/sante-reconnaitre-les-derives-sectaires-et-s-en-premunir,2802778.php