PARIS, 14 déc 2005 (AFP) – L’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi) s’est félicitée mercredi d’un jugement du tribunal de grande instance de Paris déboutant une demande de dissolution à son encontre, dont les auteurs ont annoncé leur intention de faire appel.

Le TGI de Paris a débouté un collectif d’avocats lié à l’association "Cap pour la liberté de Conscience" qui demandait la dissolution de l’Unadfi en l’accusant d’être "une police de la pensée" et demandant des dommages-intérêts pour une dizaine de personnes adhérentes ou proches de mouvements comme l’Eglise de scientologie ou la secte d’inspiration catholique Ivi.

Les demandeurs ont également été condamnés à verser 10.000 euros de dommages-intérêts à l’Unadfi et à son antenne du Nord-Pas-de-Calais et à publier le jugement dans huit journaux. Ils devront également verser à chacune des deux associations 5.000 euros au titre des frais de justice.

"L’Unadfi, consciente de ce que les demandeurs ne visaient en réalité qu’à instrumentaliser la justice pour donner de la publicité à leur action de dénigrement, se félicite de ce jugement", selon un communiqué de sa présidente Catherine Picard.

Le jugement "légitime l’action des associations de défense des victimes de sectes qui chaque jour recueillent les témoignages de familles touchées par ce phénomène et d’anciens adeptes de sectes", poursuit-elle.

"Cette décision exemplaire rappelle que l’action des Adfi s’inscrit dans la logique de la défense des victimes face aux nuisances des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l’Homme et aux libertés fondamentales", selon le communiqué.

De son côté, le Cap pour la liberté de conscience a estimé que le jugement "pose le problème du procès équitable en faveur des membres des nouveaux mouvements religieux".

"Cette décision montre combien la justice s’est égarée, combien la souffrance des victimes a été ignorée", poursuit le porte-parole de l’association Thierry Bécourt dans un communiqué. "Cette décision est outrageante pour les onze victimes, qui vont bien sûr faire appel et iront
jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme si nécessaire".
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