NANCY, 15 sept 2006 (AFP) – Deux responsables d’une association militant contre la construction d’une "Salle du Royaume" à Deyvillers (Vosges) par les témoins de Jéhovah ont été interrogés "pendant plusieurs heures" par la police et la gendarmerie, a indiqué vendredi le président de cette association.
  
"La fédération nationale des témoins de Jéhovah avait porté plainte avec constitution de partie civile contre X pour dommages prétendus contre deux de leurs bâtiments" dans les Vosges et en Meurthe-et-Moselle, a déclaré à l’AFP Hubert Sylvestre, le président de l’association de défense de l’Environnement de Deyvillers (Aded).
  
"Dans leur déposition, ils ont mentionné qu’ils avaient des problèmes avec l’Aded. J’ai donc été entendu par le SRPJ (Service régional de police judiciaire) de Nancy le 24 août (…) et par la gendarmerie de Bruyères (Vosges) le 9 septembre", a poursuivi M. Sylvestre.
  
Le premier vice-président de l’Aded, Frédéric Lejeune a quant à lui été convoqué par le SRPJ de Nancy le 29 août dernier, de même source.
  
"A Nancy, chacun d’entre nous a été entendu pendant deux heures, pour trois lignes de déposition. A Bruyères, ça a duré trois quarts d’heure", a raconté le président de l’Aded, pour qui ces auditions relèvent de "la méthode de harcèlement judiciaire" des Témoins de Jéhovah.
  
En même temps que cette plainte, les Témoins de Jéhovah avaient déposé le 17 janvier une notification en dissolution de l’Aded car, selon les Témoins, l’association vosgienne "dépasse le cadre légal de la liberté d’expression" en orchestrant "une campagne de dénigrement systématique" et en menant "des actions de nature discriminatoire pour empêcher la construction d’un édifice
de culte".
  
L’Aded avait apporté le 18 janvier à l’Assemblée nationale une pétition signée par 800 personnes réclamant le soutien des députés contre un projet de construction d’une "Salle du Royaume" des Témoins de Jéhovah à Deyvillers.
  
La pétition demandait également aux députés d’intervenir auprès du ministre des Finances pour exiger des Témoins de Jéhovah le règlement de l’intégralité de leur dette fiscale représentant 45 millions d’euros, à la suite d’une décision de la Cour de cassation du 5 octobre 2004.
   jf/ez/cb