PARIS , 17 oct 2006 (AFP) – Les Témoins de Jéhovah ont fait l’objet mardi d’un vif échange d’arguments à propos de la notion de "trouble à l’ordre public" au cours d’une audition de la commission d’enquête parlementaire sur les sectes et les mineurs.

Celle-ci entendait M. Didier Leschi, chef du bureau central des cultes au ministère de l’Intérieur. Il a expliqué que ses services accordaient "systématiquement le bénéfice des dispositions (ndlr fiscales) prévues pour les associations cultuelles aux associations des témoins de Jéhovah en abandonnant
l’argument selon lequel leur doctrine était constitutive d’un trouble à l’ordre public". Il s’appuie sur la jurisprudence du Conseil d’Etat qui, à deux reprises, a accordé à des associations des Témoins de Jéhovah les dispositions fiscales appliquées aux associations cultuelles.

Le président et le rapporteur de la commission, MM. Georges Fenech et Philippe Vuilque, ont dit leur stupéfaction considérant qu’on ne pouvait pas ignorer la maltraitance psychologique des enfants de Témoins de Jéhovah dont ont témoigné d’anciens adeptes, évoquant aussi l’interdiction des transfusions sanguines, le porte-à-porte prosélytique, etc. Les autres membres de la commission ont également insisté sur la nécessaire prise en considération de la souffrance des enfants.
M. Leschi a indiqué qu’il n’a pas connaissance de plaintes ni de condamnations, que le défenseur des enfants n’avait saisi la justice d’aucun cas de maltraitance.

Ignorant les arguments des membres de la commission, il a indiqué qu’il "appliquait le cadre juridique" et que le Bureau central des cultes n’était "pas chargé de la protection de l’enfance, ni de la PMI".
La commission parlementaire, constituée le 28 juin, a commencé ses auditions le 12 juillet. Elle rendra son rapport le 13 décembre.
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