Une école privée de Longueuil utilise une méthode d’apprentissage de l’Église de scientologie. D’autres embauchent des profs sans permis, n’ont pas de gymnase, omettent d’enseigner certaines matières ou demandent 750 $ à ceux qui veulent siéger au comité de parents.
Les problèmes sont nombreux dans les écoles privées québécoises, révèle le dernier rapport annuel de la Commission consultative de l’enseignement privé, que La Presse a obtenu.
On peut penser que toutes les écoles privées sont parfaites. Erreur. Le rapport annuel 2005-2006 de la Commission consultative de l’enseignement privé, qui vient d’être remis, révèle plusieurs problèmes vécus dans nos écoles privées. Profs sans permis, installations inadéquates, bulletins non conformes à la réforme : la liste des reproches est longue.
La Commission consultative de l’enseignement privé, dont le rôle est de conseiller le ministre de l’Éducation, a émis l’an dernier 93 avis concernant des écoles primaires et secondaires. Une cinquantaine d’entre eux étaient critiques et exigeaient des redressements, qui ont été faits depuis.
La Commission étudie toutes les demandes de permis, de renouvellement de permis ou encore de subventions. Seule exception : 85 collèges privés n’ont pas à s’y présenter parce qu’ils bénéficient d’un «permis sans échéance». Il s’agit de vieilles écoles telles que Brébeuf ou Regina Assumpta, qui existaient déjà lors de la création de la Loi sur l’enseignement privé, en 1968.
Les dossiers des 200 autres écoles privées sont tous scrutés par la Commission, au maximum tous les cinq ans. Leurs demandes sont aussi étudiées par la direction de l’enseignement privé au ministère de l’Éducation. Vient ensuite la décision finale, prise par le ministre de l’Éducation.
«Les citoyens n’ont pas à s’inquiéter»
«La très, très grande majorité de nos membres reçoit des avis positifs, souligne Auguste Servant, porte-parole de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP), qui compte 172 membres. Et lorsque des correctifs sont demandés, ils sont faits très rapidement. Les citoyens n’ont pas du tout à s’inquiéter de la qualité et de la conformité des services offerts par les établissements membres de la Fédération.» Plusieurs des écoles critiquées dans le rapport ne font d’ailleurs pas partie de la FEEP.
Le public est bien protégé, confirme Lise Briand, directrice de l’enseignement privé au Ministère. «Avant de délivrer un permis, le ministre s’assure que l’établissement dispose des ressources humaines, financières et matérielles nécessaires, en plus de respecter le régime pédagogique», souligne-t-elle. Une caution est même demandée aux écoles non subventionnées, pour rembourser les parents en cas de fermeture inopinée. C’est arrivé l’an dernier, à la suite de la faillite de l’école Vision de Drummondville.
Quant aux écoles qui reçoivent des reproches de la Commission, leur permis peut être révoqué si elles n’apportent pas les corrections demandées. La Commission a émis l’an dernier cinq avis portant sur la révocation d’un permis.
Les écoles privées au Québec
Total : 279 écoles offrant maternelle, primaire/ou secondaire
Subventionnées : 186
Non subventionnées : 93
Écoles détenant un permis sans échéance : 85
La presse Canada
Observation du CCMM : La France peut s’honorer d’avoir adopté une législation ne permettant pas de telles dérives. A de nombreuses reprises le CCMM a été appelé à formuler des suggestions au ministère de l’Education nationale avec lequel il entretien une relation de partenariat depuis sa fondation. Rappelons que le CCMM est une des premières associations à avoir obtenue l’agrément du ministère de l’Education nationale.