TOKYO, 20 fév 2006 (AFP) – Shoko Asahara, le gourou fondateur de la secte Aum Vérité Suprême, condamné à mort notamment pour un attentat au gaz sarin à Tokyo en 1995, ne présente aucune déficience mentale et peut donc être pendu, ainsi que le prévoit la loi, selon un rapport psychiatrique publié lundi.

Les avocats du gourou avaient refusé de faire appel de sa condamnation à mort en 2004 arguant du déséquilibre mental de leur client, incapable, selon eux, d’assurer sa défense lors d’un éventuel nouveau procès. Ils avaient présenté à l’appui de leur argumentation cinq rapports
psychiatriques attestant de troubles mentaux du gourou. Mais l’expert mandaté par la cour d’appel de Tokyo a estimé qu’"Asahara est en mesure d’assister à un procès", a précisé une porte-parole du tribunal.

"Certes, ce rapport met en exergue ses difficultés d’adaptation à la prison, mais elles ne peuvent être assimilées à un trouble mental. Il (Asahara) fait semblant d’être fou", a expliqué la porte-parole.

Si le psychiatre atteste du mutisme du gourou, "rien ne prouve qu’il ait perdu sa capacité à s’exprimer, bien au contraire, plusieurs exemples montrent qu’il possède toujours cette faculté".

A la suite de l’examen du rapport, la justice japonaise peut soit décider d’organiser un procès en appel, si les avocats du gourou en font la demande, soit faire appliquer la peine de mort.

Au Japon, la peine capitale est exécutée par pendaison.

Agé de 50 ans, le fondateur de la secte Aum, Shoko Asahara, avait été condamné à mort en février 2004 pour un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo (12 morts et 5.500 blessés) en 1995 ainsi que pour 15 autres homicides.
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