Le tribunal correctionnel de Dunkerque (Nord) a relaxé vendredi l’ancien directeur de la centrale nucléaire de Gravelines, qu’un de ses anciens ingénieurs avait accusé de discrimination pour l’avoir muté à un poste éloigné des réacteurs.

M. Pierre Denis, 38 ans, membre de l’Eglise de scientologie, aurait normalement dû être nommé chef d’exploitation de Gravelines en 1998. Mais son directeur, Jean Casier, avait alors décidé de le priver de cette responsabilité du fait du "trouble majeur" qu’elle aurait créé dans cette centrale aux contraintes de sécurité fortes.

La CGT de la centrale avait notamment fait pression à l’époque pour que M. Denis ne puisse pas occuper ce poste, en invoquant des raisons de sûreté.

M. Denis –qui travaille désormais aux Etats-Unis– a souligné que sa carrière avait été "détruite" à la suite de cette décision et réclamé 50.000 euros de dommages-intérêts.

Le procureur avait requis la relaxe du directeur de la centrale, en soulignant que l’Eglise de scientologie était considérée comme une secte et non une religion en France et qu’elle n’était donc pas protégée par la loi sur les discriminations.

Après sa relaxe, M. Casier a confié à la presse son "soulagement".

"Ce n’était pas une affaire facile pour moi. Ma préoccupation était de concilier ma responsabilité d’employeur et celle d’exploitant nucléaire. C’était un positionnement difficile", a-t-il ajouté.