WASHINGTON, 21 fév 2006 (AFP) – La Cour suprême a estimé à l’unanimité mardi que le gouvernement américain ne pouvait pas interdire à une secte d’utiliser, pour ses rituels aux Etats-Unis, un thé hallucinogène importé du Brésil.

La secte UDV (O Centro Espirita Beneficiente Uniao do Vegetal) est autorisée par la loi sur les libertés religieuses à utiliser le hoasca, un thé composé de racines de deux plantes amazoniennes, qui, selon elle, rapproche ses fidèles de Dieu. Mais le gouvernement américain juge ce breuvage "nocif"
et susceptible d’être utilisé par des drogués.

Dans cette affaire qui a opposé la législation américaine antidrogue à celle sur les libertés religieuses, la haute Cour a décidé, selon un communiqué écrit de son président John Roberts, que le gouvernement n’avait pas réussi à démontrer "l’intérêt d’interdire l’usage sacré du hoasca par l’UDV".

La secte, qui s’appuie sur des croyances chrétiennes et d’indigènes sud-américains, compte 130 membres aux Etats-Unis, principalement au Nouveau-Mexique (sud-ouest).

En 1999, les douanes américaines avaient intercepté un chargement de thé infusé en provenance du Brésil. Plus de 130 litres du liquide avaient été saisis chez Jeffrey Bronfman, responsable de la secte aux Etats-Unis et petit neveu du fondateur de la dynastie canadienne Bronfman (Seagram). 

Le gouvernement estimait que le thé ne devait pas être autorisé aux Etats-Unis car il présente un risque pour la santé, peut être détourné par des utilisateurs non religieux et est interdit par la Convention internationale sur les substances psychotropes de 1971, destinée à arrêter le trafic de
drogues.

Les avocats de la secte ont contesté que ce traité mentionne le thé hoasca, estimé que la substance n’avait jamais été remise à des étrangers et accusé le gouvernement d’en exagérer l’impact.
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