Depuis la mort de son frère cadet, Jonathan Lavoie se bat pour que les deux paliers de gouvernement rendent illégal le refus des traitements médicaux.

Jean-Claude Lavoie, Témoin de Jéhovah de 26 ans, est mort le 27 décembre dernier. Admis d’urgence à la fin octobre 2006 à l’hôpital Saint-François d’Assise pour une tumeur à l’intestin, son taux d’hémoglobine a rapidement chuté. Au nom de ses convictions religieuses, et passant outre aux conseils des médecins, il a refusé les transfusions sanguines.

          
«J’ai demandé à lui administrer moi-même la transfusion quitte à faire ensuite de la prison. Mais on me l’a refusé», regrette Jonathan Lavoie.

Selon ses dires, certaines infirmières se sont portées volontaires pour réaliser l’opération. Les autorités de l’hôpital s’y seraient catégoriquement opposées arguant que le personnel médical ne peut légalement pas forcer un adulte averti à recevoir des traitements.

Jonathan Lavoie, 32 ans, a lui-même été Témoin de Jéhovah entre l’âge de huit et 17 ans. Rencontré par le Journal, le jeune homme a décrit un univers d’embrigadement impitoyable.

«Ils nous entraînent pendant des milliers d’heures pour que nous connaissions les failles des gens dès qu’ils ouvrent les portes de leur maison», a relaté M. Lavoie à propos des Témoins de Jéhovah.

C’est pour éviter d’autres pertes de vie «inutiles» que Jonathan Lavoie a lancé une pétition sur Internet au www.primovivere.org (La vie d’abord). Les signataires demandent au gouvernement «que le droit à la vie (soit) plus grand que le droit de pratiquer la religion de son choix».

Accommodement déraisonnable

Dénonçant un «accommodement religieux déraisonnable», Jonathan Lavoie s’est confié au réseau TQS, mercredi dernier, pour lancer un débat de société sur cette épineuse question.

Le problème des transfusions a refait surface à Vancouver, la semaine dernière. Au nom de leur appartenance aux Témoins de Jéhovah, les parents de sextuplés nés prématurément ont refusé que leurs bébés reçoivent des transfusions sanguines. S’il estime que la vie de ces enfants est menacée, le gouvernement de la Colombie-Britannique pourrait prendre des dispositions légales pour ordonner ces transfusions. Au nom de la protection des mineurs, les lois provinciales permettent de soustraire les enfants de l’autorités de leurs parents.

La Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah, à Québec, n’a pas retourné l’appel au Journal.

Presse Canadienne