ROME, Vendredi 2 mars 2007 (ZENIT.org) – On n’entre pas dans un Mouvement religieux alternatif ou dans une secte sans raisons. « La défection d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un éducateur » est souvent le facteur déclenchant. Roberta Grillo, auteur du livre “Attenti al lupo. Movimenti religiosi alternativi e sette sataniche” (Gare au loup. Mouvements religieux et sectes sataniques) publié aux Editions Ares, en est convaincue.

L’auteur explique, dans cet ouvrage, comment le « désir de bonheur » peut inciter tant de personnes à chercher « quelque chose qui manque ».

Dans cet entretien à Zenit, Roberta Grillo, explique entre autres l’incompatibilité entre la pratique du Reiki et le christianisme et la différence existant entre les « mouvements religieux alternatifs » et les mouvements de l’Eglise .

Roberta Grillo est professeur de religion et présidente du GRIS de Milan (Groupe de Recherche et d’Information socioreligieuse).

Zenit : Croyez-vous que les personnes qui fréquentent ces nouveaux groupes religieux se sentiraient bien dans l’Eglise ?

Roberta Grillo : Les raisons qui poussent une personne à entrer dans l’un de ces groupes sont très variées, mais le fait qu’ils y restent est dû au conditionnement mental dont ils sont ensuite victimes.

Le désir d’une personne d’entrer dans l’un de ces groupes part souvent de son sentiment d’être mal accueillie ou mal comprise par un proche, par un ami, un éducateur, un enseignant.

Parfois, c’est la curiosité ou le désir d’acquérir les instruments qui lui permettront d’arriver au pouvoir ou au succès… Mais, la décision part toujours d’un désir de bonheur.

Je crois que l’Eglise, justement parce qu’elle est « mère », devrait permettre à ces personnes « en recherche » de trouver en elle accueil et charité, tout en bénéficiant d’une bonne orientation et d’un accompagnement psycho-spirituel, discret et sage.

Zenit : Parfois, la peur de certains parents face aux nouveaux Mouvements religieux alternatifs, fait qu’ils se méfient quand leurs enfants souhaitent entrer dans un nouveau Mouvement dans l’Eglise. Un amalgame se crée. Que peut-on faire ?

Roberta Grillo : Il y a une différence substantielle entre ces deux réalités. Les mouvements religieux alternatifs créent toujours un conditionnement mental très contraignant. Les mouvements de l’Eglise, eux, sont fondés sur l’évangile. Et l’évangile est une proposition, pas une imposition.

Parfois l’Eglise-famille peut paraître trop vaste. Une personne peut alors choisir un « mouvement » ou une « communauté » à l’intérieur de l’Eglise, selon le « charisme » qui lui conviendra le mieux, en optant par exemple pour la solidarité (Communauté S. Egidio, le mouvement des Focolari, le volontariat sous toutes ses formes) ; ou pour un cheminement davantage lié à la « Parole » (le Chemin Néocathécumenal), ou à la politique (Communion et Libération), ou encore à la prière spontanée (Renouvellement dans l’Esprit)…

Pour ne pas parler des Ordres Religieux, déjà engagés dans l’Eglise depuis des siècles, chacun selon les charisme reçus (prière contemplative, dévotion aux pauvres et aux souffrants, prédication).

Zenit : Il y a des groupes alternatifs issus du catholicisme, comme l’ « Eglise du magnificat ou de la gloire », l’ « Ordre missionnaire pour le salut des âmes (OMSA) », qui, par exemple, ne reconnaissent pas la figure du pape. Comment faire pour les distinguer ?

Roberta Grillo : Les « Groupes » cités ici sont tous deux soi-disant « catholiques », mais ne suivent pas la doctrine de l’Eglise catholique.

L’ « Eglise du Magnificat » par exemple – fondée par un agriculteur, Giuseppe Zani, qui se fait appelé « rabbi » par ses adeptes et qu’une hiérarchie sacerdotale d’hommes et de femmes considèrent comme leur « pape » – regroupe des prêtres et des évêques ordonnés par leur « souverain pontife », célèbre une messe selon le rite de Saint Pie V et conserve les hosties (on ignore si elles sont consacrées ou non) à l’intérieur de tabernacles que les adhérents au Groupe gardent chez eux.

Selon les vieilles lois classiques de la double appartenance, ils participent d’abord à la liturgie dans leurs propres paroisses, puis les répètent dans leurs chapelles privées, selon leurs rites.

D’habitude, c’est la hiérarchie de l’Eglise qui prend soin de mettre en garde les personnes contre ces soi-disant « mouvements catholiques », mais chaque fois que tel ou tel groupe tente de nous aborder ou que nous avons des doutes ou quelque perplexité à leur égard, il convient de demander l’avis de personnes expertes, en s’adressant à la Curie de son diocèse ou à une Association qui, depuis des années, œuvre dans ce secteur, comme le GRIS (Groupe de Recherche et d’Information Socioreligieuse) [site en italien, ndlr].

Zenit : Vous insérez le Reiki dans la liste de ces mouvements et affirmez que l’on ne peut être chrétien et pratiquer le Reiki. Pourquoi et en quoi l’estimez-vous dangereux ?

Roberta Grillo : Il s’agirait d’une énergie universelle, dont les prophètes et Jésus Christ étaient possédés.

Dommage qu’au lieu de se référer à Jésus Christ, à la Bible et aux Evangiles, ces « thérapeutes » puisent leur pouvoir dans la spiritualité bouddhiste et dans la doctrine du « chakra », bien connue du yoga et pratiquée par l’hindouisme et le bouddhisme.

Proposé comme instrument positif, utile pour le bien être personnel et pour celui des autres, le Reiki est en réalité une discipline secrète dans ses symboles et ses contenus, associée à des thérapies salutistes qui n’ont aucun fondement scientifique comme la cristallothérapie et l’astrologie thérapeutique, l’aromathérapie et la chromothérapie ; mais aussi la florithérapie, voire même la danse énergie, l’énergie vibrationnelle et la musicothérapie.

Il ne peut y avoir de compatibilité pour le chrétien, sinon le devoir d’accueillir et d’aimer son prochain, comme le dit la parole de l’évangile.

Aucune « double appartenance » donc, qui inclue l’adhésion à des systèmes comme le panthéisme, le système gnostique et l’occultisme, diamétralement opposés au système chrétien.