PARIS, 22 mars 2006 (AFP) – Six membres d’une association soupçonnée de dérive sectaire, "Joie et loisirs", ont été condamnés en appel pour privation de soins ou d’aliments sur des mineurs à des peines d’emprisonnement pour la plupart assorties de sursis, a-t-on appris mercredi auprès de la cour.
Les faits ont été découverts à l’occasion de la mort d’un petit garçon survenue au service des urgences d’Avallon (Yonne) en août 1999.
L’enfant avait été amené par trois femmes appartenant à la communauté "Joie et loisirs" installée à Avallon et Teigny (Yonne), se présentant comme une association ayant pour objet le partage de loisirs en commun.
L’association était dirigée par Marie-Louise Courat, une des prévenues, qui imposait aux membres un régime alimentaire extrêmement strict.
Selon l’arrêt rendu le 17 mars par la 20e chambre de la cour d’appel, ce régime n’était composé que de fruits, de fromages, de produits laitiers et d’eau. Un mode d’alimentation qui, aux dires des experts, est "désastreux pour la croissance, le développement mental et la santé" des enfants.
Outre Mme Courat, cinq autres personnes, trois mères de famille et deux femmes célibataires qui s’occupaient des enfants vivant au sein de la communauté, étaient poursuivies dans ce dossier.
Au moment de la découverte des faits, les enfants souffraient, selon les cas, d’anémie, de retard de croissance, de carences en vitamines ou en fer, voire de débuts de rachitisme.
La principale prévenue, Marie-Louise Courat, avait expliqué à l’audience se voir comme la "seconde maman" des membres de la communauté et déniait tout caractère sectaire à son association.
Elle a été condamnée par la cour à une peine de cinq ans d’emprisonnement dont quatre avec sursis. Les autres prévenues ont été condamnées à des peines de 12 à 18 mois de prison avec sursis.
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