MADRID, 1 nov 2007 (AFP) – La justice espagnole a statué en faveur d’une
inscription de l’Eglise de scientologie, considérée comme secte dans plusieurs
autres pays européens, au “Registre des entités religieuses”, selon une
décision dont l’AFP a eu copie jeudi.

Un tribunal administratif de l’Audience nationale de Madrid, haute instance
judiciaire espagnole, a accepté un recours déposé par ce mouvement fondé en
1954 par l’auteur de science-fiction Lafayette Ron Hubbard (1911-1986), afin
d’être inscrit dans le registre des mouvements religieux officiels de pays.

La scientologie, qui dispose d’un vaste et luxueux centre à Madrid,
contestait une décision en 2005 du ministère espagnol de la Justice, qui
l’avait écartée de ce registre.

Le tribunal a annulé cette décision comme étant “contraire au droit”,
estimant notamment qu'”aucun des documents présentés” par le mouvement ou par l’administration espagnole “montre qu’il ne s’agit pas d’une entité religieuse ou avec des fins religieuses”.

“Pour cela, il apparaît plus correct et conforme à l’interprétation libérale en vigueur en la matière d’accorder l’inscription demandée”, estime le tribunal dans ce jugement daté du 11 octobre 2007.

L’Eglise de scientologie est considérée comme une secte dans plusieurs pays
européens, où elle a connu des condamnations judiciaires.

Dans d’autres pays, comme les Etats-Unis où elle a été fondée et qui abrite
son siège international, elle a obtenu les avantages fiscaux réservés aux
cultes. Ailleurs, elle a souvent un simple statut d’entreprise commerciale.

La scientologie, qui se veut championne de la liberté religieuse et qui
affiche plusieurs millions de participants à ses stages dans le monde, aime
recruter dans les cercles influents et mettre en avant des adeptes renommés,
comme Tom Cruise, John Travolta ou Chick Corea.

Il faut verser de fortes sommes d’argent pour suivre ses cours et gravir
les échelons hiérarchiques.

En France, Ron Hubbard a été condamné par défaut en 1978 à quatre ans de
prison et à une amende pour escroquerie. L’antenne parisienne a été condamnée en 2002 pour violation de la loi informatique et libertés.
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