La chaine parlementaire vient de diffuser ce 6 mai, un reportage de Sophie Bonnet, sorti en 2011 sur Canal+, qui met au grand jour les graves dérives sectaires de la communauté des Béatitudes.
http://www.programme.tv/les-beatitudes-une-secte-aux-portes-du-vatican-48303493/

Lors du débat qui a suivi, le Père de Romanet a soutenu que les faits dénoncés dans ce reportage étaient réglés depuis 2011. Nous ne pouvons que nous élever contre une telle désinformation !

Les sessions de guérison des Béatitudes, dont la pire : l’Agapè du Puy en Velay, continuent en toute impunité, malgré leurs victimes, aujourd’hui, en 2016. Voir « Le Livre Noir de l’emprise psycho-spirituelle » paru en 2012 au CCMM.

Il faut dire qu’on ne peut s’étonner des propos du Père de Romanet sachant qu’à Notre Dame d’Auteuil où il est curé depuis 2010, se font des prières de guérison plus que sulfureuses. Dans le bulletin paroissial n° 27, on trouve à la page 3, dans les activités de la paroisse :
MARDI 02/06 – CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE ET PRIÈRE DE GUÉRISON
Mardi 2 juin à 20h à l’église avec le Father Fernando Suarez, prêtre catholique philippin.

Ce prêtre philippin, Fernando Suarez, est interdit dans plusieurs diocèses de son pays, selon les informations de ce site
http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud-est/philippines/2010-03-01-bien-quinterdit-par-deux-eveques-philippines-un dont voici quelques extraits:

« …Un autre aspect de l’activité du P. Suarez qui préoccupe les responsables catholiques est la nature même de ses séances de guérisons collectives. « il y a un phénomène d’hystérie, en plus de l’exploitation de la crédulité des fidèles » s’était indigné Mgr Cruz dans une déclaration à la presse, le 2 février 2008. « On ne peut pas laisser dire que le P. Suarez ressuscite les morts… »
Ces messes de guérison sont la porte ouverte « aux abus, tels que superstition, l’hystérie, le fanatisme, et le détournement d’argent » avait ajouté le prélat.

Quant à Mgr Olivares, l’autre évêque à avoir interdit au prêtre guérisseur de tenir des célébrations thaumaturgiques dans son diocèse, il avait déclaré avoir appris de la bouche même de l’évêque de Toronto, dont le Père Suarez dépend, que ce dernier avait également interdit d’organiser des célébrations de guérison dans le diocèse canadien… »

Certains paroissiens scandalisés, avaient même réagi en mai 2013, en faisant appel à Mgr Vingt-Trois.

Durant le débat, le P. de Romanet présente avec insistance une communauté des Béatitudes où tout va bien désormais.
Il faut savoir que pour faire croire à cette image bien lisse, les responsables, empêtrées dans les dérives sectaires et les dysfonctionnements structurels graves de cette communauté, ont désigné deux boucs émissaires pour leur faire porter le chapeau de toutes les forfaitures : le fondateur Ephraïm et son beau-frère, co-fondateur, Philippe Madre qui est encore dans les tenailles de la justice. Tous deux, diacres, ont été réduits à l’état laïc et rejetés de la communauté.
Cependant la vérité reste que derrière la façade, la refondation se fait en piétinant ses victimes et le psycho-spirituel continue. Voir le document sur le site du CCMM « la refondation des Béatitudes : le serpent se mord la queue »
https://www.ccmm.asso.fr/spip.php?article6504

Les victimes sont depuis 2001, une réalité dérangeante que certains évêques tentent à tout prix d’éliminer, bien que cette réalité soit bien connue dans le contexte des relations Eglise-Etat. Vous pourrez découvrir leurs lamentables manœuvres de camouflages, contre-vérités, etc., bien nommées dans le livre qui sort cette semaine, publié par le CCMM « Le silence des bergers » hypocrisie, fuite, mensonges.
On pourrait penser que tout comme la désinformation, sacrifier les victimes pour sauver un tel système ne se trouve pas que dans les pays totalitaires. On ne peut en tout état de cause croire à un motif religieux.

{{Mr Fenech, Président de la commission des Sectes à l’Assemblée Nationale et ancien Président de la Miviludes, très au courant du dossier des Béatitudes, a tout au long du débat bien remis les choses en place}}.

Il a notamment évoqué l’absence de cotisations sociales dues aux communautaires, durant plusieurs décennies, et l’empire immobilier des Béatitudes. Une question demeure, que nous posent les victimes : qui payera aujourd’hui la retraite des anciens communautaires, les Béatitudes ou l’Etat donc le contribuable ?

Le 30 novembre 2011, nous faisions un communiqué AFP :
« Il ne suffit pas d’exclure les anciens dirigeants de la communauté qui se trouvent impliqués dans tous les dossiers que le CCMM a en charge. L’Eglise doit aujourd’hui admettre publiquement le déni dont elle a fait preuve depuis de nombreuses années. Les ravages sont accablants et les faits toujours d’actualité. Contrairement aux autorités ecclésiales, l’avenir des Béatitudes ne nous concerne pas. Ce qui nous importe, ce sont les victimes, toutes les victimes ! Les difficultés d’image des Béatitudes ne peuvent édulcorer la souffrance des victimes, celle de leurs familles et leur besoin de justice et de réparation. Nous attendons des actes. »
Ce communiqué est plus que jamais d’actualité puisque non seulement rien n’a changé mais les victimes du psycho-spirituel, de plus en plus abîmées, continuent d’arriver. C’est un scandale majeur. Nous en appelons maintenant aux pouvoirs publics.