VANCOUVER (Canada), 6 juil 2006 (AFP) – Un juge de Vancouver a décidé jeudi que le procès de la française Nathalie Gettliffe détenue au Canada depuis le 11 avril dans une affaire de garde d’enfants serait bilingue, mais une audition sur son éventuelle remise en liberté conditionnelle a été reportée à
plus tard.
  
Le Juge Duncan Shaw a décidé que le procès de la française de 35 ans, prévu en octobre, se déroulerait en français et en anglais. "J’entends respecter le désir de l’accusée d’être entendue en français dans la mesure du possible", a-t-il dit.
  
Une audience avait été convoquée jeudi devant un tribunal de Vancouver, sur le côte ouest canadienne, pour se prononcer sur la demande de Mme Gettliffe et de son avocate que le procès soit conduit en français ou au minimum dans les deux langues.
  
Une autre audience, qui devait être consacrée jeudi à l’examen d’une éventuelle remise en liberté conditionnelle de la jeune femme, a toutefois été reportée car la première a pris plus longtemps que prévu, a indiqué son avocate Me Deanne Gaffar.   Aucune date n’a pour le moment été fixée pour une nouvelle audience.

"Cela dépendra de la disponibilité du juge", a dit Me Gaffar, qui a exprimé des inquiétudes sur la santé de Mme Gettliffe, enceinte de plus de cinq mois.
 

"Elle a des difficultés en prison à cause de sa grossesse et j’ai des inquiétudes sur sa santé", a déclaré l’avocate à la sortie du tribunal.
  
Elle a ajouté qu’elle envisageait de faire en sorte que Mme Gettliffe ne comparaisse plus lors de prochaines audiences afin de préserver sa santé.
  
Au cours de l’audience, Mme Gettliffe vêtue d’un sweat-shirt et d’une jupe, est apparue fatiguée.
  
Elle avait été interpellée par la police en avril, lors de son arrivée au Canada, qu’elle avait fui en 2001 pour la France en compagnie de ses deux enfants, Maximilien et Joséphine, aujourd’hui âgés de 12 et 11 ans.
 
Elle avait assuré vouloir soustraire les enfants à l’influence de leur père, membre de l’Eglise internationale du Christ, considérée comme une secte en France mais légale au Canada.
  
Mercredi les deux enfants ont été remis à leur père Scott Grant en France, en application de décisions de justice ordonnant leur retour au Canada.
  
Comme on lui demandait si cela aurait une influence sur une remise en liberté conditionnelle de Mme Gettliffe avant son procès, son avocate a répondu: "je m’attends à ce que ce soit le cas".
  
Les deux enfants, qui avaient été cachés par des proches de leur mère, ont été retrouvés dans la vallée de la Tarentaise par les gendarmes de Savoie, chez des parents qui les avaient hébergés.
  
Le compagnon de Mme Gettliffe, Francis Gruzelle, journaliste au Dauphiné Libéré, avait été mis en garde à vue mardi pour avoir organisé la fuite des enfants, mais il a été remis en liberté jeudi.
  
Mme Gettliffe encourt une peine maximale de dix ans de prison pour l’enlèvement de ses enfants et le non-respect d’une décision de garde.
  
La jeune femme, qui a eu un troisième enfant avec Francis Gruzelle depuis son installation en France, est enceinte d’un quatrième et doit accoucher en septembre.
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