Le 24 mars 2017
à
Mesdames :
Nathalie ARTHAUD et Marine LE PEN
Messieurs :
François ASSELINEAU, Jacques CHEMINADE, Nicolas DUPONT- AIGNAN,
François FILLON, Benoit HAMON, Jean LASSALLE, Emmanuel MACRON,
Jean-Luc MELENCHON, Philippe POUTOU

Madame, Monsieur,

Vous êtes candidat(e) à la magistrature suprême, et, depuis plusieurs mois vous rencontrez les Français et défendez un programme élaboré avec de multiples experts.

Le Centre Contre les Manipulations Mentales (CCMM-Centre Roger Ikor) appelle le futur Président de la République à « écrire un nouveau chapitre de la lutte contre l’emprise mentale et les dérives sectaires » à travers le maintien, le développement et la mise en œuvre de mesures concrètes.

Force est de constater qu’en période électorale ces sujets ne sont pas abordés par nos politiques.

Et pourtant, de nombreuses dérives sont constatées plus particulièrement, dans les champs de la santé, de l’éducation et de la formation professionnelle, ce qui peut engendrer parfois une véritable économie souterraine et un entrisme à la fois dans les sphères publique et privée.

Le CCMM considère que la réponse des pouvoirs publics face à ces phénomènes est globalement insuffisante.

Vous dites vouloir porter les préoccupations des Français.

Or selon deux sondages réalisés à la demande de la MIVILUDES (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires) via le Service d‘Information du Gouvernement (SIG), en septembre 2010 et juin 2011 , 14 à 21 % des Français interrogés disent connaitre dans leur entourage proche au moins une personne touchée par des « sectes » ou des « dérives sectaires ».

Sans prendre en compte à l’époque la problématique particulière de la radicalisation qui frappe aussi notre pays (mais qui se distingue de la problématique spécifique des dérives sectaires en règle générale), un ordre de grandeur de la population touchée par le phénomène sectaire en France était donc déjà à l’époque de plusieurs millions de personnes directement ou indirectement touchées par ces groupes, mouvances ou individus potentiellement à risque.

Au regard de cet état de fait et de l’ampleur et essor du phénomène sectaire tel que constaté actuellement dans notre société en France mais aussi à l’international par les quelques associations spécialisées et les institutions et services œuvrant dans ce domaine complexe, encore trop méconnu et pourtant potentiellement dangereux, le Centre Contre les manipulations Mentales Centre Roger Ikor, souhaite connaître quels seraient vos engagements aujourd’hui en ce domaine :

* Reconnaissez- vous le secteur associatif comme une réalité incontournable, porteur majeur de lien social, formé de citoyens organisés, détenteurs d’une réelle puissance de parole – l’un des piliers de la République – organe vivant de la démocratie et défendant nos valeurs républicaines ?

* Vous engagez vous à transformer profondément les relations entre l’Etat et les associations (aux plans national, régional départemental, communal) pour que ces dernières deviennent, plus qu’hier encore, des vecteurs de citoyenneté et d’égalité et soient de même reconnues comme de vrais acteurs de terrain dignes d’intérêts pour les Préfectures, ses représentants et tous les services de l’Etat au niveau local ?

* Vous engagez vous à maintenir les aides actuelles et à dégager de nouveaux crédits pour notre association afin de poursuivre et développer nos actions d’aide, de soutien et d’assistance aux victimes et à leurs familles, de soutenir nos missions de prévention notamment auprès des jeunes et d’information auprès des acteurs sociaux pour une meilleure sensibilisation de l’opinion publique ?

* Vous engagez vous à maintenir la MIVILUDES dans son rôle d’instance interministérielle placée à ce titre sous l’autorité du 1er ministre et de la soutenir dans ses actions spécifiques au bénéfice de tous les citoyens, dans le respect des droits individuels de chacun mais aussi des lois républicaines ?

* Vous engagez vous à renforcer par des moyens financiers et humains la MIVILUDES, afin de lui donner les moyens attendus pour observer et analyser le phénomène sectaire, coordonner l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre des dérives sectaires, et informer le public sur les risques et les dangers auxquels il est exposé ?

* Vous engagez vous à renforcer les dispositifs publics de vigilance et de lutte contre les « dérives sectaires » au niveau local, notamment en incitant les Préfets à les respecter (tenues effectives de réunions départementales annuelles sur le sujet avec participations des associations spécialisées) ?

* Vous engagez vous à renforcer la loi About-Picard (12 juin 2001) les dispositions de protection en faveur des victimes ?

* Vous engagez vous, en matière de santé publique, à prendre en compte, en autres dispositions, l’ensemble des propositions de la commission d’enquête du Sénat de 2013 en matière de lutte contre les dérives thérapeutiques voire les dérives sectaires dans le domaine spécifique de la santé ?

Le développement de la vie associative et de l’engagement citoyen est actuellement pour nous fondamental : ce sont les piliers de la cohésion sociale et du vivre ensemble, dans le respect des libertés individuelles de chacun.

Plus que les idées défendues, la connaissance de ceux qui les portent permettrait aux acteurs de la lutte contre l’emprise mentale, contre les dérives sectaires et contre toute forme de radicalisation mais aussi à tout citoyen français de se prononcer en connaissance de cause et de véritablement être impliqué dans cette démarche citoyenne et non militante.

Chacune de vos réponses sera publiée et relayée.

Vos réponses seront par exemple mises en ligne sur notre site internet , portées à la connaissance de nos adhérents par notre revue « Regards sur » et par « mail » ou courrier postal adressé aux présidents de nos différentes associations localement implantées dans les départements de métropole et d’outre-mer.

Dans le cas où vous ne jugeriez pas utile de nous répondre avant le 15 avril 2017, tous les adhérents en seront, bien entendu, informés.
Pour votre information et comme visée dans l’en tête de ce courrier, cette lettre est transmise à tous les candidats pour réponses et positionnement en propre.

Dans l’attente de vos réponses, nous vous prions de recevoir, Madame, Monsieur, l’expression de notre plus haute considération.

Annie Guibert
Présidente nationale