PARIS, 12 juil 2006 (AFP) – Les sectes s’intéressent aux enfants par de multiples biais, a averti mercredi le président de la Miviludes Jean-Michel Roulet devant la commission parlementaire d’enquête sur les sectes qui entamait ses auditions à l’Assemblée nationale.
  
"Aujourd’hui, le phénomène sectaire s’est beaucoup dilué et les enfants ne sont à l’abri sur aucun point du territoire, qu’ils résident dans les grandes villes ou à la campagne", a dit le président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
  
La Miviludes avait mis l’accent sur ce phénomène, qui concerne des dizaines de milliers d’enfants, dans son rapport 2005. M. Roulet a insisté sur l’importance de la nouvelle commission d’enquête, créée le 28 juin, pour éclairer l’opinion publique et avertir les mouvements sectaires de l’intérêt
maintenu des parlementaires, après "le grand retentissement" des deux premières commissions d’enquête de 1995 et 1999.
  
"Il n’y a rien à restreindre en matière de liberté de conscience", a dit M. Roulet, "mais on ne peut au nom de cette liberté porter atteinte à la dignité et la santé morale et physique des personnes, des mineurs en particulier".
  
Il a cité "l’inquiétude des parents face à la distribution de tracts à la sortie des écoles ou des activités sportives" et incriminé "ceux qui prennent les jeunes pour cibles pour les robotiser et les exploiter, en faire des +esclaves heureux+ comme disait le fondateur de la scientologie Ron Hubbard".
  
Les dérives sectaires peuvent se produire dans l’éducation mais aussi la santé ou les loisirs, a-t-il expliqué, soulignant les difficultés pour la justice à être saisie, en raison notamment des réticences des familles.
  
Il a notamment suggéré que les délais de prescription pour les violences faites aux mineurs "ne courent qu’à partir du moment où ils deviennent majeurs ou ne sont plus sous emprise".
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