Tout d’abord, je vous remercie de lire ou d’écouter mon modeste témoignage qui a un double but =
Tout d’abord, aider ceux qui hésiteraient encore à quitter les T.J.
Ou qui se poseraient simplement des questions à leur sujet. On a tellement dit sur eux et les médias ne sont pas souvent bien informés et minimisent le mode de vie T.J.
Car c’est bien d’un mode de vie qu’il s’agit ! Votre vie entière est conditionnée,
Tout est planifié et cela concerne tous les aspects de la vie.
« VIE PRIVEE»
Les Témoins de Jéhovah se marient uniquement entre eux.
Toute union mixte étant fortement déconseillée, voire interdite, les relations sexuelles sont limitées au couple marié, tout autre type de relation est interdit sous peine d’exclusion et de MORT à la fin du monde ou Harmaguédon.
Le flirt entre jeunes fiancés est codifié. N’ont le droit de s’embrasser et de se
tenir la main que les fiancés et encore sous la surveillance d’un chaperon.
*Les enfants doivent obéir aux parents sans jamais contester leur autorité, les questions sur les raisons de suivre tel ou tel principe ou commandement biblique sont réprouvées et un enfant à l’esprit curieux comme je l’étais est vite remis en place, rabaissée, brisé, jusqu’à ce qu’il accepte de se laisser modeler par les principes T.J.
Hors l’organisation, point de salut ! Chaque acte de la vie est encadré, codifié et nous étions censés trouver dans la bible et les publications de la Watch Tower Society des réponses toutes faites à la moindre de nos interrogations.
Et, si nous doutions, c’est humain, on nous disait que nous devions faire confiance au Collège Central qui dirige en Amérique les Témoins de Jéhovah, car il est inspiré par l’esprit saint de Dieu en personne !
Je ne vais pas vous citer des doctrines T.J., cela serait trop long et d’autres l’ont fait mieux que moi, des livres ont été écrits sur ce mouvement. Je n’ai rien de nouveau à dire, mais il faut bien comprendre que sous ces dehors sympathiques, polis, se cachent de véritables prédateurs prêts à vous voler votre bien le plus précieux à mon sens = le libre-arbitre.
Ces gens détruisent des vies, séparant des familles, car fréquentant des non-T.J. est déconseillé et même la famille est concernée et les rapports doivent se limiter au minimum, car un Témoin de Jéhovah doit malgré tout garder de bons rapports ceci afin de tenter de convertir les membres incroyants de son entourage.
« LA SANTE »
Un Témoin de Jéhovah se doit être en bonne santé afin de servir son Dieu le plus longtemps possible, mais certains traitements lui sont déconseillés, voire interdits.
La consultation de conseillers conjugaux ou de psychiatres est déconseillée car ils n’adhèrent pas aux idées Jéhovistes et pourraient « polluer » les plus faibles.
La dépression était par exemple non pas considérée comme une maladie et soignée, mais comme une preuve de faiblesse spirituelle, donc condamnable.
La plus connue des interdictions concerne la transfusion sanguine reçue comme un péché mortel qui rendrait impossible la vie éternelle, ou en cas de décès, la résurrection dans un paradis.
Les Témoins de Jéhovah portent sur eux une carte avec leur identité, la ou les personnes à prévenir en cas d’accident ou d’opération et leur position de refus de ce traitement qui pourrait leur sauver la vie sur cette terre, mais les priver de la vie éternelle promise par les prophètes bibliques.
Des « comités de liaison hospitaliers » regroupant des responsables,
Les ANCIENS, et parfois des médecins acceptant la position des Témoins de Jéhovah sur ce traitement et des avocats dévoués à leur cause.
De plus, chez certaines familles, les enfants sont maltraités, CE FUT MON CAS, sans qu’ils osent se plaindre et au cas où ils oseraient, la menace est si terrible qu’ils ont vite fait de se taire et d’accepter les coups, les menaces, les brimades psychologiques… De toute façon, on nous dit que c’est pour notre bien que la discipline est nécessaire et salutaire.
J’ai pour ma part une fois exprimé mon mal-être, ce que j’endurai à la maison devant un ancien en qui j’avais confiance et dont la fillette était une copine.
Il a bien sur contacter mes parents qui m’ont menacés de me corriger et de me mettre dehors si je maintenais mes accusations.
Je n’avais que 17 ou 18 ans, et le monde extérieur tel qu’on me le décrivait m’effrayait ! ! Je me suis rétracté, disant juste que j’avais l’impression d’être incompris et pas aimé dans ma famille.
Après cet incident, je me gardai bien de me plaindre et j’appris l’hypocrisie alors que j’ai toujours haï ce défaut. Chez moi, j’étais un parfait T.J. et à l’école, je commençai à me faire des copains et des copines, rien de très subversif, juste des camarades avec qui je me promenai, faisant du lèche-vitrine, allant au musée, au cinéma avec l’argent que me donnaient mes grands-parents en cachette, allant boire un café ou un coca, enfin rien de passionnant mais c’était déjà excessif,
Je brisai les interdits et quoi : rien, pas de foudres divines s’abattant sur moi, pourtant Dieu voit tout, il scrute même les cœurs.
Pour ma part, je croyais encore à Dieu à l’époque mais je doutai sérieusement que les Témoins de Jéhovah détenaient la vérité et étaient les élus, la seule vraie religion.
Trop de mensonges, de faux-semblants, de non-dits pour mon jeune esprit épris de justice un peu idéaliste et en quête d’absolu.
Peu à peu, je remettais en question mon éducation, répondant aux parents, leur posant des questions au lieu d’ingérer des vérités toutes font, ce qui dénotait, selon eux, un esprit rebelle.
Puis, vint le premier flirt. J’avais quand même 22 ans ! ! là encore, je voyais mon ami en cachette, mais cela s’est su et j’ai été convoqué par le « COMITE
JUDICIAIRE », des Anciens plus un surveillant de circonscription, de passage dans la région, qui nous ont posé à tous les deux des questions très intimes, nous demandant le détail de nos relations et si nous envisageons le mariage.
J’ai bien sur mentir, disant qu’il ne s’agissait que d’un flirt, mais que mes intentions étaient sérieuses.
Cette relation a duré 3 ans, puis mon ami m’a quitté pour s’occuper de sa mère malade et moi, j’ai quitté ma famille cette même année.
Pourtant, je continuai pendant un an à fréquenter les T.J., même en vivant seul,
Car je ne remettais pas encore suffisamment en cause les Témoins de Jéhovah, mais ma famille et je pensai pouvoir continuer à être cette personne qu’ils avaient crée et façonnée.
Puis je suis vite pris par le travail et assiste moins aux réunions, oubliant même le porte à porte et les offrandes financières à l’organisation. De plus, à l’époque, je découvrais le monde et ses plaisirs, les sorties en boîte, les cigarettes, les relations amoureuses avec des non-TJ.
Bref, je faisais mon apprentissage de la vie réelle avec 10 ans de retard sur un adolescent normal !
Encore une fois, je fus dénoncé pour avoir été vu avec une cigarette ç la main, ce à quoi je répondis que c’était juste une fois pour essayer, mais j’étais sous surveillance, jusqu’au jour où j’ai pris le droit, un dimanche matin à 9 h, alors que j’étais rentré cette nuit-là à 5 h du matin, de claquer la porte au nez d’un ancien, qui m’avait réveillé.
Pourtant, je l’aimais bien, mais j’en avais assez de rendre des comptes constamment.
J’ai reçu un courrier me convoquant chez les anciens et ils m’ont peut-être exclu. Je n’en sais pas plus et n’ai pas cherché à en savoir plus, afin de couper les ponts avec eux. J’ai pensé à leur écrire pour leur expliquer mon geste, mais j’ai eu peur de me laisser à nouveau embobiner par leurs belles paroles, j’étais trop fragile à l’époque.
Voilà, cela fait 10 ans cette année que je ne suis plus T.J., mais ma liberté, je l’ai chèrement gagnée, elle m’a condamné au rejet de ma famille, de mes amis, j’ai fait deux dépressions, eu des pensées suicidaires, mais je ne voulais surtout pas les mettre à exécution, ils auraient gagné ! ! !
Ma naïveté et ma peur du monde réel m’ont parfois joué des tours et j’ai été victime de faux amis malveillants qui m’ont volé, profitant de ma gentillesse.
J’ai subi de la violence, aussi, je croyais que cela ne finirait jamais, ce cercle vicieux de violence puis me suis affirmé en tant que personne, ce qui m’a été très bénéfique à tous les niveaux.
Malgré tout, je n’arrivai pas à trouver la paix intérieure et petit à petit, les raisons me sont apparues, ma véritable identité que j’avais refoulée pendant 22 ans surgissait et demanda à être reconnu.
Je suis en effet née fille avec un esprit, un genre masculin, et j’avais étouffé ce véritable MOI, mais il me bouffait littéralement de l’intérieur, comme une maladie.
Être sorti des T.J. ne suffisait pas, je n’arrivais à rien construire dans ma vie, car je n’osai pas être moi-même, de peur d’être encore rejeté, viré, mais des rencontres, des lectures et autres médias m’ont fait m’interroger sur la nécessité de m’affirmer en tant qu’homme, condition sine qua none à ma vie. En fait, je pensai avoir conquis ma liberté, mais je ne faisais que survivre en étant encore une fois ce que l’on attendait de moi.
Puis, en janvier de cette année 2007, j’ai pris mes bonnes résolutions pour l’année =
– Arrêter de fumer, c’est fait
– Me fixer des objectifs professionnels, devenir éducateur spécialisé, ce qui
Nécessite de 3 à 4 ans d’études après concours.
– Dans l’intervalle, effectuer la transition médicale qui fera de moi un homme
F.T.M. (en anglais = Female to Male de femme vers homme).
– Je suis au tout début de ma demande de soins, qui je l’espère me permettra de
Vivre enfin ma vie, libre – être profond – depuis que je m’assume et m’affir-
Me auprès de mon entourage.
Je suis d’ailleurs surpris des réactions en majorité positive de mon entourage.
Certains de mes amis ne sont pas vraiment étonnés de ma démarche, car je n’ai jamais été très féminine.
En conclusion, je suis heureux de dire que les Témoins de Jéhovah n’ont plus d’emprise sur moi et qu’ils ont échoué dans leurs tentatives de me modeler à leurs pensées tordues et perverses et inhumaines.
Merci de m’avoir lu et écouté et j’espère que ce témoignage vous éclairera mieux sur la pensée sectaire de ces gens dangereux et remplis de haine et non d’amour du prochain comme ils disent.
Dominique Témoignage de Dominique (prénom modifié pour respect d’anonymat)
Propos recueillis par le CCMM Nord – Pas de Calais – Picardie, qui remercie de son courage Dominique pour son témoignage fort. Je souligne que c’est la première fois, depuis qu’il a quitté les TJ, que Dominique se confie à une personne extérieure à ses proches. Donc 10 ans de silence, de souffrance, de peur et de doutes