YAOUNDÉ, 16 juil 2006 (AFP) – Une dizaine d’étudiants camerounais de l’université de Ngaoundéré, à 600 km au nord-est de Yaoundé, membres d’une secte ont été inculpés et écroués pour avoir torturé des camarades lors de "séances d’exorcisme", a-t-on appris dimanche de source universitaire.
L’affaire a éclaté à la suite d’une plainte déposée au commissariat de la ville par une jeune étudiante, qui a affirmé avoir été torturée pendant plusieurs heures par les membres de cette secte sous prétexte qu’elle était "une sorcière", a précisé la même source.
L’enquête de la police a permis d’identifier rapidement d’autres victimes de la secte, dont les principaux animateurs ont été interpellés en début de semaine puis présentés à un juge qui les a placés sous mandat de dépôt.
"Ces étudiants affirmaient à leurs camarades qu’ils étaient possédés et ils leur proposaient d’abord des solutions sous forme de prières, de neuvaines et de jeûne, avant de pratiquer des séances de +délivrance+ par la violence", a raconté à l’AFP le père Binoy Kidangath Karoh, curé de l’aumônerie catholique universitaire de Ngaoundéré.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le chef de ce groupe est un étudiant originaire de Yaoundé, qui a justifié aux policiers ses actes par des "révélations reçues du Christ".
De nombreuses sectes sont actives à travers tout le Cameroun, où elles défraient régulièrement la chronique.
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