VANCOUVER (Canada), 19 avr 2006 (AFP) –  La Française Nathalie Gettliffe, arrêtée et détenue au Canada dans une affaire de garde et d’enlèvement d’enfants, restera en prison jusqu’au 1er mai, en attendant une nouvelle audition sur son éventuelle remise en liberté sous condition.
  
Mme Gettliffe qui avait été arrêtée le 11 avril peu après son arrivée au Canada, comparaissait mercredi devant un tribunal provincial à Richmond dans la banlieue de Vancouver, métropole de l’ouest canadien.
  
Le ministère public et la défense se sont mis d’accord pour qu’une nouvelle audition ait lieu le 1er mai. L’avocate de Mme Gettliffe, Me Deanne Gaffar, a demandé à disposer de davantage de temps pour préparer ses arguments en vue de cette audition.
 
 "Il est nécessaire de bien se préparer à cette audition", a déclaré Me Gaffar après l’audience, en affirmant que Mme Gettliffe a "toujours agi dans ce qu’elle estime être l’intérêt de ses enfants".
  
Nathalie Gettliffe avait fui le Canada en 2001 avec ses deux enfants, Maximilien (12 ans) et Joséphine (11 ans), affirmant vouloir les soustraire à l’influence négative de leur père fréquentant l’Église Internationale du Christ considérée comme une secte en France mais légale au Canada.
  
Son ex-mari Scott Grant, présent à l’audience, a affirmé de son côté que Mme Gettliffe avait également été membre de la même église lorsqu’elle vivait au Canada et qu’elle se servait de cet argument comme "une excuse commode".
  
Soulignant qu’elle n’a pas respecté des décisions de justice au Canada comme en France, il a estimé que les deux pays devraient faire en sorte que les enfants reviennent au Canada.
  
Mme Gettliffe a été interpellée à son arrivée à Vancouver le 10 avril, puis relâchée, le consulat français de Vancouver ayant apporté la preuve de la levée dès 2004 d’un mandat d’arrêt qui avait été émis en 2001.
  
Mais elle a été de nouveau été arrêtée le 11 avril, sur la base d’un autre mandat émis le même jour pour non respect d’une décision de garde prise en 2001.
  
Son avocat français Me Dominique Chambon, a déclaré que Mme Gettliffe s’est rendue au Canada "dans le cadre d’une médiation internationale", afin de négocier les modalités de visite et de garde des enfants qui vivent en France avec elle.
  
Mais Scott Grant, affirme de son côté qu’aucune médiation n’était en cours et que la Française, âgée de 35 ans, est venue dans le but de soutenir sa thèse de doctorat à l’université de Colombie-Britannique (UBC).
  
Elle fait face à une accusation d’avoir enlevé ses propres enfants et de non respect d’une ordonnance de garde, un délit passible d’une peine maximale de dix ans de prison au Canada.
  
Un porte-parole du ministère public a précisé que ces accusations sont faites au pénal selon le code canadien, alors que les actions entreprises dans le cadre de la Convention de La Haye sur l’enlèvement international d’enfants, le sont au civil".
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