Les sectes, la corruption et le détournement des frais d’Ape nourrissent leurs hommes à Bafoussam.

La déperdition scolaire va de plus en plus croissante à Bafoussam et ses environs ; avec la présence autour des établissements scolaires des kiosques pornographiques. Les sectes sont présentes et recrutent leurs adhérents parmi les élèves. Entre l’école et leurs domiciles respectifs. Parmi les gourous et adeptes de ces sectes, on cite en premier chef les enseignants. Telles est le constat fait mercredi 13 septembre 2006 dans la salle des conférences de la Caplami à Bafoussam. C’était à l’occasion de la toute première réunion départementale d’évaluation de l’année scolaire 2005-2006 ; perspectives pour 2006-2007. Organisée par Pierre Tchouanga, délégué départemental des enseignements secondaires de la Mifi, elle était présidée par Baba Ngamdji, préfet de la Mifi.
Les différents exposés ont permis aux responsables de cet ordre d’enseignement dans la Mifi de tirer la conclusion selon laquelle le taux de réussite au cours de l’année scolaire précédente a été médiocre. Au nombre des raisons évoquées, on peut citer l’insuffisance des enseignants et des infrastructures scolaires, le manque du matériel didactique dans certains établissements et l’évaluation approximative des élèves.

La suppression ou non de l’Association des parents d’élèves et enseignants (Apee) n’aura pas moins été au centre de ces échanges. A en croire le proviseur et le président de l’Apee du lycée de Tougang II, cet établissement vit à 99% des retombées de l’Apee. “Les bâtiments qui existent jusqu’à présent sont construits par les parents d’élèves. Les salaires des gardiens, des enseignants vacataires et de la secrétaire sont assurés grâce aux mêmes fonds. Depuis qu’on a créé cet établissement, le gouvernement n’a encore rien fait. L’établissement est fortement sinistré. Si on supprime les frais d’Apee, nous ne savons pas comment cet établissement va survivre”; arguent-ils. Au lycée bilingue de Bafoussam, il est cité à l’actif des parents d’élèves la construction, en 2 ans, de 12 salles de classes et 2 bureaux.

Loin de militer pour la suppression pure et simple des frais d’Apee, les parents et chefs d’établissements ont été unanimes sur le fait que “c’est la mauvaise gestion des fonds qui pose problème. Il ne faut pas trop s’accrocher aux textes qui régissent les Apee pour compromettre le fonctionnement de l’école.” Le préfet qui dit avoir des preuves sous la main, allusion faite aux pratiques de pot-de-vin, a rappelé aux chefs d’établissements que l’inscription des élèves ne doit en aucun cas être conditionné.

D’où l’appel à la responsabilité des présidents des Apee et le sérieux des chefs d’établissements qui sont souvent de connivence avec les premiers dans le détournement des fonds cotisés par les parents. Ceux-ci doivent également participer à la lutte contre les sectes et la corruption, la transformation des établissements scolaires en librairies ou boutiques.