PARIS, 31 oct 2006 (AFP) – Le Grand Orient de France, dans un rapport publié mardi, se déclare hostile au financement par l’Etat des lieux de culte et estime que toute révision de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat serait "inopportune et dangereuse".

Le GODF, principale obédience maçonnique en France, affirme en préambule que "plus que jamais, face aux défis de la société française, la laïcité est le garant de la concorde, de la paix civile et de l’unité de la Nation.

Elle est garante de la liberté absolue de conscience et donc de la liberté de pratiquer
une religion ou de n’en pratiquer aucune (…)". Ce texte de la Commission de défense de la loi de 1905, qui a auditionné une vingtaine de personnalités politiques, présidents d’associations, historiens,
prend le contre-pied du rapport Machelon sur les "relations des cultes avec les pouvoirs publics", qui proposait notamment le financement par les municipalités des lieux de culte.

Le GODF critique ce "combat douteux" pour un retour au régime concordataire (1802), réfute les arguments selon lesquels un lien Etat-religion empêcherait l’expression des extrémismes et parle de mise en place d’une "tutelle cléricale". Il estime légitime que les religions aient des lieux de culte
appropriés mais conteste la proposition de financement public, soulignant qu’il existe déjà de nombreuses solutions financières, immobilières et fiscales applicables aux associations de droit privé.

"La laïcité", affirme le GODF, "n’a pas besoin de nouvelles lois mais nécessite des affirmations fortes et des exigences reconnues".
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AFP 311226 OCT 06