LYON, 29 avr 2006 (AFP) – Les deux enfants de Nathalie Gettliffe, détenue au Canada sous l’accusation de les avoir enlevés, affirment dans un témoignage recueilli par leur avocat vouloir vivre en France avec leur mère, a-t-on appris samedi.
  
Me Yann Gallone, avocat de Maximilien (12 ans) et Joséphine (11 ans) Grant, enfants de Mme Gettlife, a reçu le témoignage des deux enfants "en date du 25 avril", dans son cabinet. "Ces deux entretiens ont eu lieu de façon successive et indépendante, aucun tiers n’étant présent", écrit Me Gallone, avocat à Lyon, dans un courrier envoyé le 26 avril aux avocats du père des enfants, Scott Grant, à Vancouver et dont l’AFP a eu copie.
  
"Désireux de pouvoir enfin s’exprimer dans le cadre de la procédure opposant leur mère à la justice canadienne, Maximilien et Joséphine ont souhaité que je vous adresse un courrier leur exposant leur position", écrit l’avocat lyonnais.
  
Les deux témoignages se rejoignent, les enfants souhaitant vivre en France avec leur mère et ne souhaitant pas rejoindre leur père au Canada, qu’ils accusent de faire partie d’une secte. Ils se disent notamment inquiets à l’idée de se retrouver confronté avec "un certain Tom, visiblement le gourou
de la secte", parfois "chargé de les garder".
  
Mme Gettlife avait fui le Canada en 2001 avec ses deux enfants, affirmant vouloir les soustraire à l’influence de leur père fréquentant l’Eglise Internationale du Christ, considérée comme une secte en France mais légale au Canada.
  
Revenue au Canada le 10 avril pour finaliser un protocole d’accord sur les modalités de visite et de garde des enfants qui vivent en France avec elle, Nathalie Gettliffe avait été interpellée à sa descente d’avion.
  
Relâchée rapidement grâce au consulat français de Vancouver qui avait apporté la preuve de la levée dès 2004 d’un mandat d’arrêt qui avait été émis en 2001, elle avait été de nouveau arrêtée le 11 avril, sur la base d’un nouveau mandat émis le même jour pour non respect d’une décision de garde
prise en 2001.
  
Malgré la demande de son avocat, Me Dominique Chambon, auprès du ministre de la Justice du Canada, le tribunal provincial à Richmond dans la banlieue de Vancouver, métropole de l’ouest canadien, a décidé de prolonger la détention de Mme Gettliffe, actuellement enceinte, jusqu’au 1er mai, date à laquelle une nouvelle audition doit avoir lieu.
  
Son ex-époux, Scott Grant, nie avoir négocié un accord avec son ex-épouse, et affirme que Mme Gettliffe est venue soutenir sa thèse de doctorat à l’université de Colombie-Britannique.
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