Fille unique, j’étais une enfant calme, réservée, obéissante et surtout rêveuse. Mes parents prenaient bien soin de moi. Mon père, passionné de papillons, aimait me faire découvrir les trésors de la nature. Dieu a un plan bien précis pour chacun de nous. Il a fallu que je passe par bien des épreuves et des souffrances pour rechercher la vérité et me tourner de manière ferme vers le Seigneur.

Enfant, j’allais au catéchisme. Comme beaucoup de familles catholiques, la Vierge Marie commençait à prendre une large place dans ma vie. Il y avait cette statuette fluorescente, censée veiller sur ma vie et mon repos… j’en avais plutôt peur la nuit ! Alors que j’étais âgée de quatre ans, mes grands-parents maternels nous avaient emmenées en pèlerinage à Lourdes. J’en ai ramené une jolie petite gourde d’eau bénite que je tenais fièrement autour de mon cou. Je l’avais remplie moi-même à la source de la grotte. J’avais l’impression d’avoir quelque chose de magique.

Une toile d’araignée se tissait lentement autour de moi. L’occultisme était présent dans notre famille sans que nous n’y prenions garde.

Ma grand-mère paternelle m’avait appris à l’âge de dix ans, non pas à dire ma prière le soir, mais à prédire l’avenir sur le support de cartes à jouer. Des fois, on jouait à la bataille ou au poker, d’autres fois, on s’amusait d’une toute autre manière. Aussi incroyable que cela puisse paraître, on peut s’appuyer sur des cartes à jouer pour faire de la voyance. Je peux dire aujourd’hui que c’est un piège diabolique, une abomination devant Dieu(Deutéronome 18.10-12 :" Qu’on ne trouve chez toi personne…qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur…ou qui disent la bonne aventure… car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel"). On devient l’instrument de puissances maléfiques tout en croyant s’amuser…On est lié, et on en devient esclave. Une brève éclaircie à 12 ans et demi a rempli mon cœur. C’était pendant une période de préparation de ma communion solennelle : deux jours de communion profonde avec le Seigneur. Dieu venait de déposer une lampe à mes pieds.

Tous les soirs, je lisais la Bible que mes parents m’avaient offerte et y trouvais une nourriture certaine. Mais l’adolescence pointait à l’horizon, la source se tarissait et je devenais rebelle à mes parents malgré moi. Dans de telles conditions, je ne pouvais que m’égarer. À l’adolescence, l’intérêt que je portais pour les choses mystérieuses, étranges et surnaturelles était profondément ancré en moi. Cela me troublait et me perturbait beaucoup.

À 14 ans, je traversais une crise difficile, me retrouvant souvent livrée à moi-même. Ma mère travaillait et mon père venait de tomber nerveusement malade, lui qui avait toujours été si joyeux, si attentionné. La médecine n’a jamais su donner les explications nécessaires, mais juste les médicaments qu’il fallait pour qu’il soit soulagé. Il y a eu pour moi ce jour là une brisure certaine dans ma vie de jeune fille.

Heureusement, je rencontrai en 1976, lors de mon entrée en seconde médico-sociale, une jeune lycéenne qui s’appelait Graziella. Nous sommes devenues inséparables. Sa disparition à l’âge de 31 ans, en 1992, suite à un cancer généralisé, m’a touché au plus profond de mon cœur. Je me posais alors beaucoup de questions sur la mort. J’avais perdu un être que j’aimais comme une sœur. Pendant les dernières semaines de sa vie, je redécouvrais la prière car j’étais dans le besoin et dans la peine.

Sa disparition m’a rapprochée de Dieu. Je reconnais bien aujourd’hui que tout cela a contribué à faire grandir en moi cette petite flamme enfouie au fond de mon cœur. Mais revenons brièvement à mon adolescence.

Entre 76 et 79, je terminais mes études pour devenir secrétaire médico-sociale. Je passais mon bac avec mon amie Graziella et nous l’avons réussi ensemble. Après mon bac, des études de psychologie ou d’assistante sociale m’attiraient tout particulièrement. J’étais partagée entre le besoin d’approfondir la connaissance de l’être intérieur et celui de venir en aide aux personnes en difficulté. Après un séjour de 7 ans en Allemagne qui s’est déroulé comme une traversée du désert, je suis revenue en France. La réinsertion n’a pas été facile. J’ai souvent pensé à repartir en Allemagne mais heureusement que le Seigneur a placé Patrick sur mon chemin. Nous nous rencontrions de temps à autre dans le cadre de l’association d’entomologistes. Nous partagions le même intérêt pour la nature, la musique et pour les papillons. C’était pour moi un plaisir de le rencontrer et de découvrir quelqu’un de gentil et de généreux. Patrick m’a accueillie avec son cœur et a su guérir mes blessures.

En avril 1986, Patrick était envoyé pour trois mois au Tchad. À son retour les choses se sont vite accélérées et 3 mois plus tard, il me demandait en mariage. Je vivais sur un petit nuage. Il m’arrivait de me pincer un bon coup pour me dire si ce n’était pas un rêve !

Notre mariage s’est déroulé en 1987 à Toulon. Nous avons vécu à Nice, tout d’abord dans un tout petit appartement où il y avait plus de confort sur le palier qu’à l’intérieur. Nous espérions recevoir rapidement une mutation pour quitter cette ville si urbanisée et si bruyante. Plusieurs demandes n’aboutirent jamais.

En restant à Nice, je me suis engagée sur un chemin qui, de premier abord me paraissait spirituel (nous citions des versets de la bibliques), séduisant et confortable. Cette même année, nous avons eu écho d’un petit groupe d’astrologues amateurs qui se montait, et je décidais, après avoir assisté à l’une de leur rencontres, d’en faire partie.

Pendant trois ans, j’apprenais à établir moi-même des thèmes astraux. Quelle tentation pour moi, passionnée de psychologie, de recherche intérieur. Je franchissais la porte de l’occultisme.

Mais dans le courant de l’année 1991, des Témoins de Jéhovah, dont l’un s’appelait pour comble "Sauveur", venait de temps à autre nous visiter pour des lectures bibliques ; nous avions également de la famille qui suivait avec foi le mouvement du Renouveau. Nous avons assisté souvent à des messes et des réunions fraternelles.

Malgré les mises en garde des Témoins de Jéhovah, concernant les sciences occultes, je persévérais dans ce domaine jusqu’à prendre des cours d’astrologie chaque semaine pour approfondir mes connaissances. Comme par hasard, ces personnes venaient pratiquement toujours au moment où je partais pour mes réunions.

Ma conscience commençait à s’ouvrir à ce qu’on me disait, mais je résistais encore beaucoup, n’acceptant n’acceptant pas que l’on me reprenne sur ma façon de vivre, sur mes plaisirs, sur ces pratiques qu’ils disaient tous être condamnées par Dieu dans la Bible. Deux incidents m’ont donné à réfléchir. La chute de ma fille Aurélia de notre lit en s’amusant alors que je passais sur le palier de la porte pour rejoindre le groupe d’astrologues et la découverte d’un livre apporté par une des adeptes. Le livre s’intitulait : Prières Astrologiques. Ce livre n’était pas là par hasard, j’ai vraiment compris dans quoi j’allais sombrer. Comment pouvait-on prier des astres ? Mon bon sens me disait de prendre mes distances ; je respectais Dieu et ses institutions, et ce livre me choquait profondément. Je me détachais de plus en plus du groupe. Je poussais plus loin mes investigations. Je découvris avec stupeur que tous les calculs que je faisais pour réaliser les thèmes étaient faux. J’appliquais l’astrologie du temps de babyloniens.

Depuis ce temps là, les planètes ont bougé. Cela veut dire que tous les signes zodiacaux et ascendant attribués aux gens pour définir leur personnalité, les éventuels changement importants dans leur vie sont basés sur de faux calculs.

Si on révélait cela, beaucoup de journaux, de stations de radio, de personnes célèbres seraient bien ennuyées. Des fois, les prédictions se réalisent en partie, mais il faut savoir qu’il y a derrière tout cela des forces invisibles et puissantes toutefois limitées. J’ai pris alors la décision de quitter le groupe. Ce que je venais d’apprendre ce jour-là me mettait dans l’embarras. Mon aptitude à percevoir certaines choses sur les gens et les lieux me rendait en fait la vie bien pénible. J’étais sujette à des rêves prémonitoires. En fait, je pensais avoir un don, hérité de ma famille, puisqu’un autre cas de médiumnité existait. C’était devenu une véritable prison dont je ne pouvais m’échapper, je vous avoue que je ne maîtrisais plus la situation.

Mise en garde

Je vous parle de tout cela, pour vous faire comprendre la puissance des forces des ténèbres et leur emprise sur les hommes. Combien alors on réalise la toute puissance de Dieu lorsqu’Il vous délivre (2 corinthiens 6.14 "ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ?"). J’étais perdue, miséreuse et combien esclave de toutes ces choses. Aujourd’hui, je peux vivre, délivrée de l’occultisme grâce à Jésus-Christ notre Sauveur que je reconnais aujourd’hui comme mon Seigneur. Il m’a pardonnée et se bras m’ont accueillie dans sa lumière parfaite au parfum d’éternité. Gloire à Dieu et à Sa présence !

La mutation

Nous avons quitté Nice en 1993, suite à une mutation pour la région Centre. Nous devions habiter Orléans, mais une pénurie de logements militaire nous a poussé à investir dans un pavillon à St-Ay. Le pavillon était entièrement à rénover. Nous ne connaissions personne et la famille était très loin. Patrick s’est donné à fond pour restaure la maison. Cela n’a pas été facile. Un soir, j’ai ouvert la Bible et j’ai lu pour la première fois l’évangile de Jean, tout particulièrement le verset 14 du chapitre 6 qui dit :"Je suis le chemin et la vérité et la vie". J’en avais des frissons et des larmes aux yeux. Que se passait-il ?

Deux années après notre installation dans la région d’Orléans, nous sommes venus pour la première fois à l’assemblée évangélique en octobre 1995 assister à une conférence sur la réincarnation. Le Seigneur avait préparé nos cœurs. C’est vrai, que j’étais imprégnée d’un tissus de mensonges alors que le message biblique était clair. L’homme vient au monde et ne meurt qu’une seule fois. Le dimanche suivant, nous avions une telle soif de connaissance, de vérité, que nous avons passé l’après-midi entier à poser un flot de questions au pasteur. Je réalisais que tout ce que j’entendais était la vérité, l’unique vérité. Dieu qui connaissait ma vraie nature savait certainement pourquoi il ma fallu tout ce temps. Pour voir la lumière, l’être humain a souvent besoin de tomber dans un grand trou où il réalise en levant les yeux vers les cieux, vers le Père en fait, qu’il s’est trompé, et qu’il doit s’humilier pour regagner la surface. La grâce de Dieu se manifestait et touchait profondément mon cœur. Jésus dit dans Jean 6.35 :"Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif"

Trois mois après le 18 janvier 1996, je me convertissais et déposais devant le Seigneur mon fardeau de péchés que je ne supportais plus. J’avais une sensation d’étouffement et j’attendais ce jour avec impatience pour demander au Seigneur de me pardonner de l’avoir si souvent offensé. J’avais un profond regret au fond de mon cœur. Réaliser ses péchés est une grâce du Seigneur et seule Sa grâce peut nous sauver.

Ma vie avec le Seigneur

Le Seigneur est venu pour guérir les malades, les paralysés, les aveugles et pour sauver les pécheurs. Son amour est tout puissant et en lui-même nous avons la victoire. Seulement l’homme veut souvent y arriver par lui-même. Son orgueil, sa fierté, sa prétention, en fait, tout ce qui constitue sa veille nature, ne peut vivre avec Dieu. J’ai jeté tout ce qui était abominable aux yeux du Seigneur car c’est pour la liberté que Jésus-Christ nous a affranchis(Galates 5.1).

Le regard que je pose sur le monde, sur les gens, sur ma vie a totalement changé. Le Seigneur m’a ouvert les yeux. Il est mon berger et je ne manquerai de rien comme il est écrit dans le Psaume 23.

Depuis ma conversion, Dieu a éprouvé ma foi dans bien des domaines. Les confrontations avec l’occultisme ont été fréquentes et je témoigne alors ouvertement de ma foi chrétienne, du danger que l’occultisme représente et de la victoire de Jésus-Christ. Cela s’est passé notamment l’été passé à l’AFPA pendant mon stage.

EN 1997 et 1998, différentes épreuves ont pesé lourd dans mon cœur, mais m’ont fait comprendre que je ne pouvais m’en remettre qu’au Seigneur et à sa grâce. Elles m’ont fortifiée et amenée à prier et à croire encore plus fort. Il y a eu aussi beaucoup de bénédictions pour notre famille et je rends grâce à Dieu pour tous ses bienfaits.

Que le Seigneur soit béni pour sa grâce et sa bonté infinies, d’être le guide précieux et souverain de ma vie. Jésus-Christ dit :"Je suis la lumière du monde celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la vie éternelle"(Jean 8.12). Quelle promesse merveilleuse !

C.L.