VANCOUVER (Canada), 10 nov 2006 (AFP) – La justice canadienne a refusé vendredi de soumettre à une évaluation psychiatrique la Française Nathalie Gettliffe, emprisonnée depuis avril au Canada pour l’enlèvement de deux de ses enfants.
  
Offrant à Mme Gettliffe sa première victoire juridique depuis son incarcération, la juge Mervyn Koenigsberg de la Cour suprême de Colombie-Britannique a estimé qu’il n’y avait pas dans son cas d’indications de troubles mentaux justifiant une évaluation psychiatrique.
   
Le parquet avait demandé qu’une telle évaluation soit incluse dans le rapport qui servira de base au juge pour prononcer dans les prochaines semaines la sentence de la jeune femme qui avait plaidé coupable, il y a une semaine.
  
Soulignant que des évaluations de ce type ne sont utiles que dans les cas où une récidive est à craindre, Mme Koenigsberg a jugé que "dans le cas de Mme Gettliffe, il n’y a pas d’indications de ce genre justifiant que (le tribunal) ordonne un évaluation psychiatrique".
  
Le tribunal n’a cependant pas fixé de date vendredi pour l’audition au cours de laquelle l’accusation et la défense présenteront aux juges leurs arguments sur la peine devant être infligée à Mme Gettliffe.
  
Lors d’une audition jeudi, l’avocat de Mme Gettliffe, Me Richard Fowler, avait exprimé son opposition à un examen psychiatrique, faisant notamment valoir qu’accuser son ex-mari d’appartenir à une secte n’était pas un signe de désordre mental.
  
Il s’était également élevé contre le fait que l’ex-mari de Mme Gettliffe, le Canadien Scott Grant, ait fait en public des déclarations mettant en doute la santé mentale de cette dernière. M. Grant avait notamment évoqué à ce propos une éventuelle candidature de Mme Gettliffe à la présidence de la République française, annoncée par ses proches.
  
Agée de 35 ans, Nathalie Gettliffe est en prison depuis le 11 avril au Canada, pays qu’elle avait fui pour la France en 2001 avec les deux enfants de son mariage avec Scott Grant.
  
Elle avait expliqué vouloir soustraire ses enfants à l’influence de l’Eglise internationale du Christ, à laquelle appartient Scott Grant, considérée comme un mouvement sectaire par un rapport parlementaire français, mais légale au Canada.
  
Les deux enfants de son mariage avec Scott Grant, qui sont âgés de 11 et 12 ans, ont été remis à leur père par la justice française en juillet dernier et vivent actuellement avec lui.
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