VANCOUVER (Canada), 14 nov 2006 (AFP) – La justice de Colombie-Britannique a refusé mardi d’accorder à Nathalie Gettliffe la garde conjointe de ses enfants avec lesquels elle avait fui le Canada en 2001, au moins tant que la jeune française sera en prison.

Mme Gettliffe, incarcérée au Canada depuis avril pour l’enlèvement des deux enfants de son mariage avec le Canadien Scott Grant, avait demandé dans une action au civil à se voir reconnaître la garde conjointe des enfants.

Mais la juge Nicole Garson de la Cour suprême de Colombie-Britannique a refusé de se prononcer sur la demande de Mme Gettliffe, tant que celle-ci est prison.

Elle a ainsi confirmé, au moins pour le moment, la garde des deux enfants, âgés de 11 ans pour l’un et de bientôt 13 ans pour l’autre, à leur père Scott Grant.

La juge Garson a annoncé mardi plusieurs décisions concernant les droits de visite des enfants. "Le souci du tribunal est le bien-être des enfants", a déclaré la juge, en indiquant s’attendre à ce que d’autres dispositions soient prises par la suite, une fois que la sentence de Mme Gettliffe, qui a plaidé coupable, aura été prononcée dans les prochaines semaines.

La magistrate a décidé que Mme Gettliffe recevrait la visite de ses enfants une fois toutes les deux semaines, alors que celle-ci avait demandé des visites hebdomadaires.

La juge a également ordonné que les visites se déroulent en présence d’une tierce personne parlant le français (et n’appartenant à aucune des deux familles) et que, durant ces rencontres, Mme Gettliffe s’abstienne de tout commentaire négatif sur ex-mari ou son église, ainsi que d’évoquer un retour des
enfants en France.

Nathalie Gettliffe avait expliqué sa fuite en 2001 en disant avoir voulu soustraire ses enfants à l’influence de l’Eglise internationale du Christ, à laquelle appartient Scott Grant. Celle-ci est considérée comme un mouvement sectaire par un rapport parlementaire français, mais elle est légale au Canada.
Les enfants avaient été remis à leur père par les autorités françaises en juillet et vivent actuellement avec lui au Canada.

La juge Garson a aussi décidé que les deux enfants ne pourraient avoir accès à internet ou au téléphone pour communiquer avec leur famille en France, sans la supervision de leur père. Elle a justifié cette mesure par la campagne menée selon elle en France par les proches de Mme Gettliffe contre son ex-mari.

Mais, dans le même temps, la magistrate a appelé M. Grant à prendre en compte le fait que les enfants ont des liens forts avec leur famille en France et devraient pouvoir communiquer avec elle.

La magistrate a fait état de témoignages selon lesquels les enfants ne montrent pas d’affection envers leur père.

Elle a insisté sur la nécessité de trouver un équilibre entre la nécessité de leur acclimatation au Canada et le besoin affectif qu’ils ont de leur mère. "Celle-ci doit leur manquer terriblement", a-t-elle dit.
La juge Garson a cité des travaux d’experts selon lesquels les disputes entre parents divorcés constituent le principal facteur traumatisant pour les enfants car cela les empêche d’aimer leurs deux parents.

La magistrate a enfin refusé d’accéder à une demande de Mme Gettliffe, qui réclamait que M. Grant ne puisse emmener les enfants à l’église. Mais elle en a accepté une autre en interdisant que des membres de l’Eglise internationale du Christ puissent habiter avec M. Grant et les enfants.
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