NANTERRE, 16 nov 2006 (AFP) – Un SDF lituanien de 25 ans comparaissait jeudi et vendredi devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour le meurtre à coups de barre de fer, en mai 2005 à Meudon (Hauts-de-Seine), d’un autre SDF qui avait fait de lui son souffre-douleur.
Selon le médecin légiste, Julius Stankevicius a porté "au moins quatre coups, voire cinq", de barre de fer à la tête de la victime, Armand Galins, le 3 mai 2005 dans un squat situé dans une usine désaffectée en bord de Seine.
L’accusé affirme que la victime le forçait à voler et mendier à sa place, le frappait souvent, parfois très violemment, et l’a violé au moins deux fois, expliquant le meurtre par un désir de vengeance.
"J’ai plus souffert de mon geste que de ce que lui m’a fait subir avant", a déclaré jeudi l’accusé, garçon potelé et un peu lent.
Issu d’une famille aisée de Vilnius, Stankevicius a expliqué aux enquêteurs qu’il partait souvent en voyage, notamment en auto-stop, à travers l’Europe.
En novembre 2004, il arrive à Paris où il rencontre la victime. Armand lui propose de l’héberger à Meudon et Julius accepte.
Un rien mythomane, Armand explique, selon la version de Stankevicius, qu’il est un agent secret mandaté pour retrouver un autre agent ayant détourné des millions d’euros, et propose à Julius de l’aider.
Qualifié de "très naïf" par sa mère, Julius accepte de l’aider et se voit confier comme première mission d’infiltrer une "secte satanique et sodomite" installée dans les catacombes de Paris.
Mais avant, il doit s’entraîner. A ce titre, Armand lui fera subir de nombreuses violences physiques et humiliations, justifiant notamment les viols par cet "entraînement". Deux autres SDF logeant dans le squat ont témoigné que Julius était le souffre-douleur d’Armand, sans pouvoir confirmer l’histoire de la "secte".
Lors de son interpellation, les policiers trouveront Julius dans un état pitoyable, couvert de plaies et cicatrices d’anciens sévices et pesant 15 kg de moins qu’au procès.
Verdict vendredi soir.
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