VANCOUVER (Canada), 18 mai 2006 (AFP) – La Française Nathalie Gettliffe, détenue au Canada depuis le 11 avril dans une affaire de garde d’enfants, a choisi d’avoir un procès devant un jury populaire, ce qui pourrait en retarder la date, ont indiqué mercredi des sources judiciaires.

Les autorités avaient indiqué que le procès de la jeune femme enceinte de quelque cinq mois et emprisonnée dans un centre de détention à Surrey, en banlieue de Vancouver, sur la côte ouest canadienne, pourrait débuter en juillet devant un tribunal provincial.

Mais un procès avec un jury doit se tenir devant une instance supérieure souvent surchargée, ce qui pourrait prolonger la détention de Nathalie Gettliffe en attendant le procès.

Le ministère public et l’avocate canadienne de Mme Gettliffe doivent se rencontrer le 24 mai pour fixer la date du procès.

Nathalie Gettliffe, 35 ans, fait face à une peine maximale de 10 ans de prison pour l’enlèvement en 2001 de ses deux enfants, Maximilien et Joséphine, aujourd’hui âgés respectivement de 12 et 11 ans.
La semaine dernière, la juge Margaret Rae de la Cour provinciale de Colombie-Britannique avait rejeté sa demande en remise en liberté conditionnelle.

La jeune femme avait été interpellée par la police canadienne en avril, lors de son arrivée au Canada, pays qu’elle avait fui en 2001 pour la France en compagnie de ses deux enfants.

Elle avait alors expliqué vouloir soustraire ces derniers à l’influence négative de leur père Scott Grant, un adepte de l’Église Internationale du Christ, considérée comme un "mouvement sectaire" selon un rapport parlementaire français datant de 1996, et légale au Canada.

Suite à ce départ précipité pour la France de Nathalie Gettliffe avec ses deux enfants, un tribunal de Colombie-Britannique avait lancé en 2001 un mandat d’arrêt international contre elle. Ce mandat avait été levé en 2004 et une médiation se poursuivait concernant les modalités de garde des deux enfants.

Toutefois, malgré la levée des charges au civil, le ministère public de la Colombie-Britannique pouvait toujours porter des accusations au pénal contre la jeune française, ce qu’il a fait.

Son ex-époux, Scott Grant, un Canadien âgé de 40 ans, se plaint que la France n’ait pas renvoyé au Canada ses deux enfants, malgré des décisions judiciaires en ce sens dans les deux pays.

"La France ne semble pas du tout se préoccuper de la question du retour des enfants", a-t-il déclaré mercredi à l’AFP.

Dans une lettre adressée au Consul général de France à Vancouver et datée du 8 mai, Mme Gettliffe s’était plainte de n’avoir pas encore pu, à cette date, parler au téléphone à ses enfants et à son nouveau compagnon français FrancisGruzelle.

Dans cette lettre, dont M. Gruzelle a fait parvenir une copie à l’AFP, elle disait également avoir eu à "subir un confinement" dans une cellule à la suite d’un conflit entre certaines détenues auquel elle était étrangère.

Elle dénonçait également "l’incapacité de l’administration de la prison à faire respecter les règles de conduite basiques" dans cet établissement.
str-gl/ps/aje