PARIS, 19 déc 2006 (AFP) – Les enfants sont une proie de plus en plus facile pour les sectes et l’engagement des pouvoirs publics contre les conséquences des dérives sectaires "s’avère très inégal", selon un rapport publié mardi par une commission parlementaire qui avancent 50 mesures pour protéger les mineurs.
  
La "commission d’enquête relative à l’influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs" présidée par Georges Fenech (UMP, Rhône), s’est intéressée à la fois aux enfants vivant actuellement dans les sectes et à ceux qui risquent d’être touchés par ce phénomène.
  
La commission s’est inquiétée du nombre d’enfants concernés. Un des spécialistes interrogés parle d’un "minimum de 60.000 à 80.000 enfants élevés dans un contexte sectaire".
  
Elle a travaillé à partir des témoignages d’anciens adeptes, de fonctionnaires en charge de l’enfance, de magistrats, d’un pédopsychiatre, etc et a mis en exergue les méfaits de l’endoctinement et de l’enfermement psychologique. Elle insiste particulièrement sur les conditions de scolarisation et sur le suivi médical (profil psychologique, accès ou non aux transfusions sanguines et à la vaccination).
  
Les 50 mesures proposés concernent aussi bien l’éducation (redéfinition des critères autorisant l’instruction à domicile, contrôle des organismes d’éducation à distance), la santé publique (contrôle médical scolaire systématique quel que soit le type de scolarisation des enfants, unification des sanctions pour refus de vaccination des enfants, prise en charge des sortants des sectes, définition des "bonnes pratiques des psychothérapeutes), l’Intérieur (prendre davantage en considération l’intérêt de l’enfant dans le statut des associations cultuelles), la Justice (droits des grands parents,
sanction de l’enfermement), etc…
  
La commission n’a pas produit de liste des sectes mais elle en a défini les caractéristiques, dont la déstabilisation mentale, le caractère exorbitant des exigences financières, l’embrigadement des enfants, sans oublier l’"abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse".