LYON, 14 juin 2006 (AFP) – Une cinquantaine de maires sont prêts à parrainer une éventuelle candidature à la présidence de la République de la Française Nathalie Gettliffe, détenue au Canada depuis le 11 avril dans une affaire de garde d’enfants, selon l’un d’eux, joint mercredi par l’AFP.

"Une cinquantaine de maires, de toutes tendances politiques, de l’Ardèche etde la Drôme, sont prêts à signer et à parrainer une candidature à la présidence de la République de Nathalie", a affirmé à l’AFP Pierre Giraud, maire (sans étiquette) de Satillieu (Ardèche), commune de résidence de Mme Gettliffe.

Le Quai d’Orsay a confirmé mercredi que Nathalie Gettliffe envisageait de se présenter à l’élection présidentielle l’an prochain.

"S’agissant de la candidature de Mme Gettliffe aux élections présidentielles, nous en avons pris note et je n’ai pas d’autre commentaire à faire", a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Jean-Baptiste Mattéi.

"S’il s’agit du seul moyen de faire sortir (Mme Gettliffe) de là et de faire bouger le système, je signerai, et d’autres avec moi", a ajouté M. Giraud, contacté en ce sens par l’entourage de la jeune femme, en précisant qu’il n’avait "personnellement pas encore reçu le formulaire de parrainage".

Pour sa part, le compagnon de Nathalie Gettliffe, interrogé par l’AFP, a évoqué le nombre de 142 signatures "de maires amis". "Si ça continue, elle ira jusqu’au bout, pour demander une réforme de la justice", a souligné Francis Gruzelle.

La Française fait face à une peine maximale de 10 ans de prison pour l’enlèvement en 2001 de ses deux enfants, Maximilien et Joséphine, aujourd’hui âgés respectivement de 12 et 11 ans.

La jeune femme avait été interpellée par la police en avril, lors de son arrivée au Canada, pays qu’elle avait fui en 2001 pour la France en compagnie de ses deux enfants.

Elle avait à l’époque expliqué vouloir soustraire ces derniers à l’influence négative de leur père Scott Grant, un adepte de l’Église Internationale du Christ, considérée comme un "mouvement sectaire" selon un rapport parlementaire français datant de 1996, et légale au Canada.

Le procès de Nathalie Gettliffe, 35 ans et enceinte de 5 mois, commencera le 16 octobre prochain et durera deux semaines.

M. Gruzelle a par ailleurs démenti des informations parues mercredi dans le quotidien Le Parisien, selon lesquelles sa compagne aurait demandé à accoucher au sein du consulat de France à Vancouver (Canada).

"Nous ne voulons pas que notre enfant ait la nationalité canadienne, aussi j’ai fait parvenir une demande au Quai d’Orsay ainsi qu’au consul général de France à Vancouver afin qu’ils obtiennent le statut d’extra-territorialité pour une chambre d’hôpital où pourrait accoucher Nathalie", a précisé M. Gruzelle.

Dans un courrier du 9 juin adressé à M. Gruzelle et dont l’AFP a obtenu copie, le directeur de cabinet du ministère français des Affaires étrangères affirmait que "les locaux consulaires (…) sont (…) totalement inadaptés en général pour accueillir une naissance".
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