QUIMPER, 30 mai 2005 (AFP)
Le procès de deux parents adeptes de la kinésiologie accusés d’être responsables du décès de leur dernier enfant par malnutrition, ainsi que de trois médecins poursuivis pour non assistance à personne en danger s’est ouvert lundi devant la cour d’assises du Finistère. Ronan Boucher, 45 ans, et son épouse Pascale Durand, 46 ans, qui contestent leur responsabilité, encourent une peine maximale de trente ans de réclusion pour "privation de soins ou d’aliments suivie de mort d’un mineur de 15 ans par ascendant". De leur côté, les médecins sont passibles d’une peine de 5 ans de prison. Le 12 novembre 2000, Kerywan, 16 mois et demi, mourait au domicile familial de Moëlan-sur-Mer (Finistère), avec un poids de six kilos, soit celui d’un enfant de quatre mois. Les experts décelaient une carence nutritionnelle "importante et chronique" imputable, selon eux, à un régime alimentaire sans protéine animale ni supplément vitaminique. L’enfant était depuis sa naissance allaité par sa mère, adepte d’un régime végétalien. La justice reproche au couple, déjà parent de trois filles, d’avoir privé de soins son dernier enfant non pas par négligence ou imprudence mais au nom de "conceptions idéologiques" inhérentes à la pratique de la kinésiologie, technique psycho-corporelle développée dans les années 1960 aux Etats-Unis. Les trois médecins poursuivis pour non assistance à personne en danger devront expliquer pourquoi ils n’ont pas procédé à une hospitalisation en urgence de l’enfant qui, selon l’enquête, aurait pu être sauvé "jusqu’au dernier moment".