PEKIN, 13 déc 2005 (AFP) – Un avocat chinois réputé pour sa défense des
droits de l’homme, qui a récemment appelé les dirigeants de son pays à cesser
de persécuter la secte interdite d’inspiration bouddhiste Falungong a
publiquement annoncé mardi qu’il quittait le Parti communiste chinois.
   Me Gao Zhisheng a fait connaître sa décision dans une lettre diffusée sur
un site internet géré hors de Chine, donnant comme raison le traitement très
dur réservé par les autorités aux membres du Falungong.
   "Gao Zhisheng (…) annonce sa démission d’un parti dénué de bienveillance,
de justice et d’humanité", explique-t-il dans sa lettre ouverte, parlant de
lui à la troisième personne. "C’est le jour de ma vie dont je suis le plus
fier", ajoute-t-il.
   Me Gao, responsable du cabinet Zhisheng, basé à Pékin, avait annoncé le
mois dernier avoir reçu l’ordre de fermer son cabinet pendant un an.
   Cet avocat avait écrit en octobre une lettre ouverte au président chinois
Hu Jintao et au Premier ministre Wen Jiabao pour les appeler à cesser les
persécutions, parfois brutales, à l’égard du Falungong. Les autorités
l’avaient rencontré à plusieurs reprises pour lui conseiller de retirer sa
requête.
   Me Gao a expliqué avoir enquêté sur des cas de tortures de membres de la
secte.
   La Chine a interdit le Falungong en 1999, l’accusant d’être un "culte
satanique". Ce mouvement, devenu extrêmement populaire et revendiquant des
millions d’adeptes, est considéré par Pékin comme la plus importante menace
pour la stabilité du pays depuis le mouvement démocratique écrasé dans le sang
le 4 juin 1989 sur la place Tiananmen de Pékin.
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