LYON, 27 jan 2007 (AFP) – Trois responsables de stages de "mieux-être" à l’iboga, une plante hallucinogène d’origine africaine, ont été placés en garde à vue samedi à la suite du décès d’un jeune toxicomane lors d’un séminaire organisé en juillet en Ardèche, a-t-on appris de source judiciaire.
  
Au moins deux de ces trois responsables, interpellés lors d’une opération de police menée samedi après-midi au château de Liviers, près de Privas, devraient être mis en examen d’ici dimanche midi pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de
prudence" ainsi que "mise en danger d’autrui", a-t-on précisé de même source.
  
Il s’agit des deux organisateurs -un couple d’une quarantaine d’années- et de l’administrateur, qui serait de nationalité étrangère. Ils risquent plusieurs années de prison.
  
En juillet, un jeune alsacien, venu effectuer un séminaire de désintoxication, était décédé au lendemain de son arrivée. Les analyses, dont les résultats ont été obtenus cet automne, avaient fait apparaître une surdose d’Iboga, a indiqué le procureur de la République de Privas, Christophe Raffin.
  
L’opération de police de samedi a été menée à l’occasion de l’organisation d’un nouveau séminaire. Une trentaine de gendarmes ont participé à l’opération.
  
De même source, la quinzaine de séminaristes, des personnes souffrant de dépendances où de dépressions et qui "devaient renaître meilleures" à l’issue du stage, ont été entendus en tant que simples témoins.
  
Pour recruter ces personnes, les responsables disposaient d’un site internet ou comptaient sur "le bouche à oreille", a fait valoir M. Raffin.
  
L’iboga, tiré de la racine d’un arbre à latex, est utilisé pour des cures de sevrage des toxicomanes comme possible substitut de la méthadone. Mais il doit être administré dans un cadre précis et sur prescription, a rappelé M. Raffin.
  
Dans son dernier rapport annuel, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) s’est inquiétée du développement de ces stages. La mission parlementaire d’enquête sur les sectes a elle demandé l’inscription de l’iboga sur la liste des stupéfiants.
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