VERDUN (Meuse), 16 mars 2007 (AFP) – Nathalie Gettliffe, une Française incarcérée plusieurs mois au Canada puis en France dans une affaire de garde d’enfants, a déploré vendredi n’avoir pas parlé à ses enfants librement depuis onze mois, dans un entretien à l’AFP à Verdun (Meuse).
  
Le tribunal des affaires familiales de Vancouver (ouest du Canada) a accordé à Mme Gettliffe une conversation par semaine de vingt minutes avec ses enfants, par téléphone ou via webcam, à condition que le dialogue se fasse en anglais et que le père soit autorisé à l’interrompre si Mme Gettliffe le critiquait personnellement ou si elle évoquait les questions de garde ou de retour en France des enfants.
  
"Si je parle en français, si je parle de secte, si je parle de leur père, la conversation est coupée. Depuis 11 mois, je n’ai pas parlé librement à mes enfants", a regretté Nathalie Gettliffe, invitée à Verdun pour témoigner à une réunion de Secticide, une association d’aide et de défense aux familles de
victimes de sectes.
  
La mère de Maximilien (13 ans) et Joséphine (bientôt 12 ans) s’est également émue que la justice canadienne ait refusé début mars à ses enfants l’autorisation de la rejoindre en France pour des vacances.
  
"Je suis sous contrôle judiciaire. Je n’ai pas de passeport. Si je fais quoi que ce soit, je retourne en prison. Je pense que le Canada a toutes les assurances", a-t-elle estimé.
  
Nathalie Gettliffe, 36 ans, avait été arrêtée en avril dernier lors d’un voyage à Vancouver, et condamnée en décembre à 16 mois de prison et 3 ans de mise à l’épreuve pour enlèvement d’enfant.
  
En 2001, elle avait quitté le Canada avec son fils et sa fille, affirmant vouloir empêcher son ex-mari, membre de l’Eglise internationale du Christ – un organisation considérée comme une secte dans un rapport parlementaire français, mais légale au Canada -, de les entraîner dans une secte.
  
Les enfants avaient été remis en juillet par la justice française à leur père. Transférée à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis fin décembre, Mme Gettliffe est en liberté conditionnelle depuis le 13 janvier.
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