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Depuis quelques semaines, un mouvement de kabbalistes diffuse gratuitement dans les rues d’Israël un journal dont le titre est "Kabbala La’am – la Kabbale pour le peuple". Ce mouvement, les "Bné Barouch",  nommé au nom du rabbin et célèbre kabbaliste Barouch Ashlag (décédé en 1991), affirme vouloir rapprocher le public israélien dit "laïc" aux valeurs juives par l’intermédiaire de l’étude des textes de mystique juive.

Pourquoi choisir justement la Kabbale pour renforcer l’identité juive du peuple ? Voici l’explication du journal édité par ce mouvement, dirigé par le rabbin et Dr. Michaël Leitman, prétendant être un proche disciple du rabbin Barouch Ashlag: "La Kabbale donne à l’homme des connaissances qui lui permettent de comprendre la structure du monde et les lois qui le régissent. Lorsque l’homme découvre le système des forces supérieures il devient alors capable de changer sa vie.  La sagesse de la Kabbale est la seule façon de comprendre comment influencer le Créateur et améliorer ainsi notre situation".

Mais est-il sérieux et raisonnable d’enseigner, même de façon édulcorée, les aspects les plus profonds de la Torah à un public qui ignore souvent les principes de bases de son Judaïsme ? Les écrits de la Kabbale sont-ils réellement le seul moyen de faire revenir le public israélien à ses racines juives ?

"Nos Sages ont interdit d’enseigner la Kabbale en public et ont souligné que ces secrets de la Torah ne doivent être accessibles uniquement à des Juifs craignant D. et dotés de cinq qualités morales spécifiques (Talmud Bavli, traité Hagiga 13b)", souligne le Rav Shlomo Aviner, interrogé à ce sujet par l’hebdomadaire "Maayané Hayeshoua". Citant ensuite le livre de base de la loi juive (Halacha), le Rav Aviner ajoute que "le Shoulchan Arouch précise qu’un homme désirant étudier la Kabbale (surnommée le Pardess) doit obligatoirement acquérir au préalable de profondes connaissances de Talmud et de Halacha, craindre D. et étudier constamment la Torah".

Mais au-delà de cette polémique concernant l’enseignement populaire de la Kabbale, il semble que le mouvement "Bné Barouch" soit encore une sorte de secte de dangereux charlatans camouflés en "rabbins". Un témoin ayant participé à un séminaire de ce mouvement a confié au Rav Aviner que les conférenciers très charismatiques des "Bné Barouch" profanent le Chabbat et prônent en réalité l’abandon des Mitsvot (commandements) au profit  d’une "élévation spirituelle détachée de la pratique". Il est donc fortement recommandé de se méfier des groupes encourageant l’étude publique de la Kabbale.