LISIEUX (CALVADOS), 29 juin 2007 (AFP) – Deux femmes appartenant à une "communauté de vie" de Lisieux ont été mises en examen vendredi pour des faits d’agressions sexuelles et d’abus de faiblesse et écrouées, a-t-on appris de source judiciaire.
  
Les deux personnes ont été mises en examen pour "abus de faiblesse ou de l’état d’ignorance sur des personnes en état de sujétion psychologique, viols, agressions sexuelles et violences sur personnes vulnérables", a indiqué le procureur de la République Bruno Dieudonné.
  
Il s’agit de la présidente de l’association "Le parc d’accueil", âgée d’une cinquantaine d’années et mère de deux enfants, et d’une autre femme présentée comme son bras droit. Toutes deux faisaient partie du personnel de la Fondation des orphelins d’Auteuil, qui s’engage auprès des jeunes en grande
difficulté.
  
Cinq autres personnes, membres ou proches de cette communauté de vie, devraient êtreprochainement mises en examen pour des abus sexuels, a indiqué le procureur. La justice doit toutefois déterminer si elles étaient elles-mêmes dans une état de sujétion ou si elles disposaient d’un
libre-arbitre suffisant pour répondre de leurs actes devant un tribunal. Le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire.
  
L’enquête a par ailleurs permis d’établir que certains membres de la communauté versaient parfois des sommes importantes sous forme de dons à la présidente de l’association, qui aurait ainsi reçu en deux ans et demi environ 400.000 euros.
  
Quinze personnes avaient été interpellées mercredi à Lisieux et Caen, dans le cadre de cette enquête menée par le SRPJ de Rouen et l’Office central de répression de violences aux personnes de la direction centrale de la police judiciaire.
  
Débutée en 2004, l’enquête s’était accélérée fin 2006 avec la plainte pour viols déposée par une ancienne adepte de la communauté qui avait réussi à s’en détacher. Celle-ci avait raconté qu’elle devait participer à des séances de "navigation", au cours desquelles elle était contrainte d’avoir des rapports et des contacts sexuels avec des membres de la communauté, que choisissait la présidente de l’association, au domicile de laquelle se déroulaient ces actes.
   sf/jri/mic