Une secte qui prétend soigner instantanément toutes les maladies, même les plus graves, a donné une conférence à l’université Panthéon-Sorbonne, à Paris.
Claude Sabbah à l’université Panthéon Sorbonne à Paris le 30 juin 2007. (O.Hertel)
Le 30 juin dernier, Claude Sabbah, chef de file de la mouvance sectaire « Biologie Totale des Etres Vivants », a donné une conférence exceptionnelle d’une journée dans un amphithéâtre de la prestigieuse université Panthéon-Sorbonne à Paris (voir la vidéo). Devant environ 400 personnes qui avaient payé entre 125 et 145€ l’entrée, il a fait l’apologie d’une psychothérapie qui prétend soigner instantanément toutes les maladies, mêmes les plus graves : cancers, SIDA, sclérose en plaques, dépressions, paralysies etc… Cet ancien médecin généraliste, retiré de l’ordre, va jusqu’à affirmer avoir soigné en une seule consultation, des malades atteints d’une sclérose en plaques ou encore d’une leucémie. Sa méthode, appelée aussi « Déprogrammation biologique » serait efficace lors de consultations téléphoniques et par transmission de pensées.
La Biologie Totale de Claude Sabbah est inspirée de la « Médecine Nouvelle Germanique » du médecin allemand Ryke Geerd Hamer (interdit d’exercice de la médecine en Allemagne depuis 1986 et condamné en juillet 2004 par la cour d’appel de Chambéry à trois ans de prison pour escroquerie et complicité d’exercice illégal de la médecine). Claude Sabbah fait toute l’année du prosélytisme sur sa propre méthode lors de conférences dans toute la France ainsi qu’au Canada, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg. Surtout, il a formé et forme encore, des milliers de thérapeutes censés mettre en œuvre la «Déprogrammation biologique» auprès de malades incurables.
L’ancien généraliste répète régulièrement à ses auditeurs et élèves que les malades ne doivent pas interrompre les traitements en cours. Mais dans le même temps il fustige violement le monde médical. Par exemple, lors de ces formations, il développe la théorie du complot fomenté par les représentants de la médecine conventionnelle qui falsifieraient les statistiques sur le cancer afin de manipuler l’opinion publique sur le succès des traitements. Il prétend aussi que les médecins et les institutions médicales trafiquent les essais cliniques des nouveaux médicaments pour faciliter leur mise sur le marché. Il assure enfin, que les connaissances scientifiques et médicales sont pour l’essentiel caduques.
Selon Claude Sabbah, le patient détient lui-même le pouvoir de sa guérison, à condition qu’il accueille sans le moindre doute et sans le moindre barrage intellectuel le dogme de la Biologie Totale des Etres Vivants. Un entourage familial sceptique sur la méthode est, par ailleurs, susceptible de compromettre les chances de guérison. La Biologie Totale risque donc de provoquer chez les personnes fragilisées par la maladie une rupture du cercle familial et de conduire certains à renoncer à la médecine conventionnelle. Sciences et Avenir publiera dans son numéro de septembre de nouvelles révélations sur Claude Sabbah et la Biologie Totale des Etres Vivants. Un article sur ce sujet était déjà paru dans le numéro de septembre 2005 de Sciences et Avenir.
Olivier Hertel