“Cette fois, il n’y a plus de doute possible : il existe un lien très fort entre le mystérieux groupe de prière qui s’est installé dans la maison de notre enfance à la Chaloupe Saint-Leu et la secte de Juliano Verbard.” C’est le sentiment de Michel Gens, établi à Saint-Jean-de-Bourney, dans l’Isère, depuis de nombreuses années.

C’est à la télévision et en consultant Clicanoo que Michel Gens a découvert l’arrestation d’une de ses nièces, Anissa, 19 ans, dimanche soir au Petit-Tampon. C’est par ce même biais qu’il avait découvert, en janvier 2006, que la maison bâtie par son père avait été transformée en lieu de culte par sa mère aujourd’hui décédée, son frère Jean-René et un groupe d’habitants. Tous prétendaient attendre la venue prochaine de la Sainte-Vierge. “Ma nièce a été arrêtée, mon frère doit lui aussi faire partie des adeptes de cette secte. C’est lui qui doit être puni”, assène Michel Gens.

“MA FILLE N’EST PAS UN MONSTRE”

Complètement bouleversé et amer, celui-ci accuse Jean-René d’avoir dilapidé les biens de la famille au profit de “Cœur douloureux et immaculé de Marie”. “Il mène un train vie ne correspondant absolument pas à sa situation”, dénonce encore Michel Gens, qui croit même savoir que son frère est détenteur d’un diplôme de prêtre acquis en Australie. “C’est certainement lui qui a dû vider le compte bancaire de ma mère après sa mort, pour servir cette secte.” Celui qui a toujours été opposé aux pratiques douteuses opérées dans la maison familiale des hauts de Saint-Leu se dit prêt aujourd’hui à apporter sa contribution à la justice, quitte à être témoin à charge contre son frère.

Tout aussi bouleversée, Saïda, installée à Cergy-Pontoise, en région parisienne, a difficilement supporté les images de sa fille, menottée, à la télévision. “Ce n’est qu’une pauvre gamine, elle n’est absolument pour rien dans toute cette affaire. Anissa a sans doute subi un lavage de cerveau, défend celle-ci. C’est son père, avec lequel j’étais encore en communication en début de semaine, qui doit aller en prison.” Anissa est née et a grandi en région parisienne, où elle a passé ses quinze premières années. “Elle a toujours été une fille très gaie, collée à la mode. Les voisins pourront en témoigner, elle a toujours été très gentille. Elle est donc loin d’être un monstre.

Elle est incapable de faire du mal à qui que ce soit”, poursuit Saïda qui a constaté un changement il y a environ deux ans, après un retour de vacances avec son père. Puis elle est revenue à nouveau pour ne plus rentrer. Par la suite, Saïda a appris que sa fille avait intégré le mystérieux groupe de prière de la Chaloupe. Elle a aussitôt averti la police nationale de sa région et le juge de Cergy-Pontoise. “Quand j’ai parlé de secte, personne n’a voulu m’écouter, déplore Saïda. C’est ma fille, je l’aime, je la connais mieux que quiconque, car c’est moi qui l’ai élevé. Jamais je ne l’abandonnerai”, conclut Saïda.

G.L.

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