Des députés PS dont André Frédéric ont annoncé mercredi qu’ils redéposaient leur proposition de loi visant à mieux lutter contre les sectes en érigeant en infraction pénale la déstabilisation mentale des personnes. L’exposition sur "les abus de la psychiatrie" qui se tient actuellement dans une salle des Galeries Louise à Ixelles illustre une nouvelle fois les pratiques dangereuses et opaques de l’Eglise de Scientologie en particulier et des sectes en général, explique M. Frédéric dans un communiqué.

Le député PS André Frédéric dit avoir contacté le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles, qui lui a confirmé que cette exposition organisée par la "Commission des citoyens pour les droits de l’homme" est en fait organisée par l’Eglise de Scientologie qui l’utilise comme instrument de recrutement puisque les visiteurs sont notamment invités à fournir leurs coordonnées. André Frédéric a présidé en 2006 un Groupe de travail chargé du suivi des recommandations de la Commission d’enquête parlementaire de 1996 visant à élaborer une politique en vue de lutter contre les pratiques illégales des sectes.

"Plus de dix ans après l’adoption de ce 1er rapport, le phénomène sectaire ne s’est pas estompé et a même tendance à s’amplifier. Il est très difficile de connaître le nombre exact des sectes et a fortiori le nombre de leurs adeptes. Les auditions organisées par le groupe de travail en septembre 2006 révèlent que les activités des organisations sectaires n’ont pas diminué dans notre pays, même si elles sont peut-être devenues moins visibles. Les organisations sectaires s’avancent aujourd’hui de plus en plus souvent masquées. A ce jour, on constate que les incriminations que nous connaissons dans notre Code pénal ne sont pas suffisantes et méritent des précisions. En effet, la législation actuelle ne permet pas de réprimer l’atteinte à l’intégrité psychologique de l’individu", note le député PS.

Avec plusieurs autres députés socialistes, il a déposé sous la précédente législature une proposition de loi qui prévoit d’ériger en infraction la déstabilisation mentale des personnes et l’abus de la situation de faiblesse des personnes. Les menaces, intimidations et pressions morales commises intentionnellement sur une personne vulnérable pour obtenir de lui un acte déterminé seront condamnables. Il a annoncé mercredi qu’il redéposera ce texte "en vue de son examen rapide par la Commission Justice de la Chambre. (belga)